Ce n'est plus vraiment une surprise. Malgré les dispositifs mis en place ces derniers mois pour freiner l'impact économique de la pandémie, l'augmentation du chômage paraît inéluctable. Les chiffres dévoilés par l'INSEE pour le troisième trimestre 2020 vont dans ce sens avec déjà des indicateurs qui de partout virent au rouge. L'Ain n'y échappe pas, accusant aussi une hausse franche du taux de chômage au cours du troisième trimestre 2020. Il ne fallait pas s'attendre à un miracle. Les mesures de soutien apportées aux entreprises et aux salariés les plus impactés par la crise sanitaire ont évidemment leurs limites. Le chômage partiel a sauvé des milliers d'emplois de la destruction, mais pour combien de temps encore ? Et si pour l'instant ces dispositifs ont permis de contenir plutôt remarquablement bien l'envolée des faillites en 2020, la plupart des économistes s'accordent à admettre que le pire est malheureusement très certainement à venir. Les chiffres qui viennent d'être dévoilés par l'INSEE, témoignent que la situation a déjà commencé à se dégrader sérieusement en fin d'année 2020. Au troisième trimestre 2020, le taux de chômage atteint ainsi 9 % en France (8,8 % en France métropolitaine données provisoires), alors qu'il était de 7,1 % au trimestre précédent. Aucune région, ni même aucun département de l'hexagone n'échappe désormais à cette tendance haussière du nombre de demandeurs d'emplois. En Auvergne-Rhône-Alpes, Au troisième trimestre 2020, le taux de chômage atteint 7,9 % contre 6,4 % au trimestre précédent. Dans le département de l'Ain, ce même taux passe de 5,6 % à 6,9 %, soit une variation de plus de 23 %, à peu près identique à celle de l'ensemble de la région, alors qu'en France ce taux d'évolution entre le second et le troisième trimestre est supérieur à 25,7 %. En région, c'est l'Ardèche qui affiche désormais le taux de chômage le plus élevé (8 %), mais très loin derrière les départements français les plus concernés par le chômage (hors dom), à l'image des Pyrénées Orientales ou de l'Hérault, qui accusent désormais respectivement des taux de chômage de 14 % et 12,4 %. Dans cette spirale, le département de l'Ain, même s'il n'échappe pas à la dégradation de la situation, se positionne toujours comme le 9ème département français avec le taux de chômage le moins élevé au 3eme trimestre 2020.
La non-réouverture des remontées mécaniques en février plonge le monde de la montagne dans une grande incertitude économique. Sans aides colossales de l'Etat, institutions et entreprises seront en danger : restaurants, stations, mairies mais aussi médecins, confrontés à la baisse de patients.
Dans l'agroalimentaire ou chez les équipementiers de la personne, la non-ouverture des remontées va avoir des impacts bien au-delà des stations. «Pour décembre et janvier, nous sommes à -89 % de chiffre d'affaires », se désespère Patrice Arnaud, président d'Alp'Viandes à Chambéry, l'un des principaux fournisseurs en viande des hôtels et restaurants de la région. Pour sa société (16 millions d'euros de chiffre d'affaires avant la crise), plus que les remontées, c'est la réouverture des restaurants qui sera décisive. En attendant, la quarantaine de salariés est en chômage partiel plus ou moins total. La PME s'inquiète pour elle mais aussi pour ses clients et ses fournisseurs. « Des milliers de volailles patiemment élevées en 2020 sont toujours stockées en chambre froide, faute d'acheteurs pour Noël », glisse Patrice Arnaud en exemple, pour montrer que les conséquences indirectes s'étalent loin et dans le temps. Même topo pour les fromages, avec un double effet "non-ouverture". « Pendant la saison d'hiver, il y a les ventes immédiates, mais nous communiquons aussi beaucoup, nous tissons du lien avec les touristes pour qu'ensuite ils achètent nos produits toute l'année. Là, on fait le maximum sur les réseaux sociaux, mais ce n'est pas pareil... », détaille Jean-Luc Duclos, président de l'Aftalp, l'association de promotion des fromages de Savoie AOP et IGP. « Il va y avoir des dégâts » La filière pèse 4 600 emplois pour 310 millions de chiffre d'affaires, avec 36 000 tonnes produites annuellement. Et si certains (reblochon, raclette...) sont largement vendus en grande distribution, d'autres (beaufort, tome des Bauges...) sont bien plus dépendants de la consommation saisonnière locale. « C'est pour les petits producteurs qui vendent en direct aux restaurants et magasins que ce sera le plus dur. La filière est résiliente, d'accord, mais si les crises s'enchaînent, il va y avoir des dégâts. » Et celui qui est aussi éleveur laitier d'espérer que la filière ne soit pas obligée de revoir de nouveau à la baisse (comme au printemps dernier) ses quotas de production. Dans les vins de Savoie (375 producteurs, près du triple d'emplois et 15 millions de bouteilles annuelles), les deux tiers des commandes ont lieu entre novembre et mars. L'impact du premier confinement avait donc été limité et l'été comme pour les fromages avait redonné le moral. « Je ne veux pas jouer l'alarmisme, ni tomber dans le pathos, mais évidemment, cette non-ouverture des remontées va avoir des conséquences importantes », soupire Benjamin Thaller, directeur d'Outdoor Sports Valley (OSV), l'association qui regroupe, notamment, les équipementiers de la personne pour les sports de nature (Salomon, Millet, Lafuma, Pictures, Fusalp...). Mais là, « les commandes affichent déjà -30 % sur novembre et -25 % sur décembre », indique avec appréhension Franck Berkulès, chargé de communication du comité de la filière (le CIVS). Dans tous les cas, les regards se tournent maintenant vers l'État : quel accompagnement à court et surtout moyen termes ? Équipements de la personne : l'effet moyen terme « Je ne veux pas jouer l'alarmisme, ni tomber dans le pathos, mais évidemment, cette non-ouverture des remontées va avoir des conséquences importantes », soupire Benjamin Thaller, directeur d'Outdoor Sports Valley (OSV), l'association qui regroupe, notamment, les équipementiers de la personne pour les sports de nature (Salomon, Millet, Lafuma, Pictures, Fusalp...). Le premier confinement avait déjà freiné les commandes pour l'actuel hiver. Là, malgré « un bon été marqué par un attrait des Français pour la montagne », c'est la chute libre. « Quelques niches tirent leur épingle du jeu : raquettes, nordique, randonnée... Mais, en dehors de ça, l'activité commerciale est proche de zéro. » Or, c'est maintenant (janvier-avril) que se vendent, normalement, les collections de l'hiver prochain et que se dessinent déjà celles de 2022-2023. Mais, avec deux saisons amputées, il n'y a aucune vente. Les conséquences sont en cascade sur la production, la trésorerie, les investissements, les sous-traitants (bureaux d'études, fournisseurs, communication, événementiel)... « Alors oui, forcément, je suis très inquiet », poursuit le directeur. Accompagnés de la députée annécienne Frédérique Lardet, les dirigeants d'OSV ont rencontré le ministre des PME cette semaine. Enjeu ? Un accompagnement jusqu'à l'hiver prochain pour tenir compte du rythme particulier du marché : aides sur les frais fixes, sur le chômage partiel, mais aussi plan de relance, ou encore promotion de l'outdoor, figurent au cahier de doléances. En Auvergne-Rhône-Alpes, la filière pèse 6 000 salariés et 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont 60 % sont en lien avec la montagne et l'hiver. Par Éric Renevier À lire également : Non-ouverture des domaines skiables : un cataclysme pour la montagne Défaillances d'entreprises : plus bas niveau depuis 30 ans, mais... Compagnie des Alpes : trimestre noir Cet article Filières : des conséquences en avalanche suite à la non-ouverture des remontées mécaniques est apparu en premier sur GROUPE ECOMEDIA.
Jean-Luc Raunicher, président du Medef Auvergne-Rhône-Alpes, et Sylvain Boccon-Gibod, président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes (CRCC) Lyon-Riom...
Les entreprises d'aménagement de la montagne de Savoie et Haute-Savoie ont envoyé un SOS au gouvernement le mercredi 13 janvier. Si les stations ne rouvrent pas, ils pourraient perdre 80% de leur chiffre d'affaires dans les mois qui viennent.
Depuis quinze ans, la société majolane Sinotec fournit les cafés, hôteliers, restaurateurs et autres loueurs de matériel pour évènements ponctuels. En ...
Au troisième trimestre 2020, l'économie d'Auvergne-Rhône-Alpes a retrouvé quelques couleurs après la première vague de la crise sanitaire marquée par un choc économique sans précédent, sans parvenir toutefois à atteindre son niveau d'avant-crise. Par rapport à la même période de 2019, la perte d'activité était estimée à 5 % en juillet, puis à 3 % d'août à octobre (figure 1). En novembre, lors du « reconfinement », la baisse d'activité a été considérable ( 12 %), mais deux fois et demi moins marquée qu'en avril ( 30 %). L'industrie et la construction, mais également les services non marchands, connaissent des pertes beaucoup plus limitées que lors du premier confinement. Les deux tiers de la perte d'activité de novembre sont dus aux services marchands, contre moins de la moitié en avril. En décembre, selon des données très provisoires, l'activité reviendrait à 8 % en dessous de son niveau d'avant-crise. Graphique Tableau en % Une contraction de l'activité en novembre, toutefois moins marquée que lors du premier confinement (en %) - Lecture : en novembre 2020, les services principalement marchands contribuent à réduire l'activité économique d'environ 8 points. Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Mars -2,8 -3,0 -8,5 -2,6 Avril -6,3 -4,2 -13,6 -6,0 Mai -3,7 -1,3 -9,7 -3,5 Juin -1,9 -0,5 -4,9 -1,7 Juillet -1,2 -0,6 -3,2 0,0 Août -0,8 -0,1 -2,5 0,0 Septembre -0,9 -0,3 -2,0 0,0 Octobre -0,6 -0,2 -2,9 0,0 Novembre -1,6 -0,8 -8,5 -1,7 Lecture : en novembre 2020, les services principalement marchands contribuent à réduire l'activité économique d'environ 8 points. Source : Insee, calculs à partir de sources diverses. Lecture : en novembre 2020, les services principalement marchands contribuent à réduire l'activité économique d'environ 8 points. Source : Insee, calculs à partir de sources diverses. Les informations régionales recueillies sur la consommation des ménages, relatives principalement aux transactions par cartes bancaires, font état d'un repli de la consommation également moins sévère qu'au premier confinement. Ces transactions reculent d'environ 30 % en glissement annuel sur le mois de novembre, contre 50 % en avril. Elles s'étaient bien redressées sur l'ensemble de la période allant de juin à octobre. Avertissement Ces données proviennent de Cartes Bancaires CB et couvrent l'essentiel des transactions par cartes bancaires. Elles sont tirées d'une extraction de transactions anonymisées et agrégées à l'échelle départementale afin de respecter les exigences de confidentialité. Ces informations sont sujettes à certaines limites et diffèrent des données nationales (voir Point de conjoncture du 7 mai 2020, p.21, pour en savoir plus). L'emploi salarié en Auvergne-Rhône-Alpes a repris de la vigueur au troisième trimestre 2020, avec une hausse de 1,7 %, faisant suite à un semestre de repli. Il repasse ainsi au-dessus des trois millions de salariés. La région encaisse mieux les effets de la crise sanitaire que la France. Malgré 50 000 salariés supplémentaires en trois mois, l'emploi n'a pas retrouvé son niveau d'avant-crise (figure 2). Il manque encore 31 000 postes par rapport à fin 2019, soit 1 %. Le secteur public connaît un rebond plus modéré ce trimestre (+ 1,5 %), rythme identique au national, mais il a dépassé son niveau d'avant-crise de 0,7 %. Graphique Tableau indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010 Reprise de l'emploi avant la deuxième vague (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010) Emploi salarié total - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié privé - France hors Mayotte T4 2010 100 100 100 100 T1 2011 100,2 100,2 100,31 100,27 T2 2011 100,34 100,31 100,49 100,41 T3 2011 100,16 100,25 100,38 100,41 T4 2011 100,31 100,3 100,46 100,42 T1 2012 100,42 100,32 100,53 100,4 T2 2012 100,42 100,29 100,43 100,33 T3 2012 100,67 100,14 100,64 100,06 T4 2012 100,44 100,03 100,3 99,94 T1 2013 100,59 100,04 100,33 99,91 T2 2013 100,65 99,93 100,28 99,66 T3 2013 100,86 100,09 100,7 99,81 T4 2013 101,23 100,37 100,94 99,95 T1 2014 101,17 100,41 100,9 99,9 T2 2014 101,18 100,44 100,82 99,94 T3 2014 101,03 100,33 100,62 99,76 T4 2014 101,38 100,43 100,91 99,82 T1 2015 101,17 100,38 100,68 99,78 T2 2015 101,41 100,61 100,93 99,99 T3 2015 101,56 100,69 101,1 100,11 T4 2015 101,86 100,88 101,47 100,34 T1 2016 102,01 101,06 101,68 100,55 T2 2016 102,31 101,32 102,01 100,84 T3 2016 102,79 101,59 102,56 101,15 T4 2016 102,78 101,7 102,62 101,29 T1 2017 103,31 102,09 103,29 101,78 T2 2017 103,73 102,4 103,84 102,17 T3 2017 104,21 102,69 104,42 102,62 T4 2017 104,67 103,09 105,08 103,2 T1 2018 104,86 103,23 105,29 103,36 T2 2018 104,86 103,3 105,33 103,51 T3 2018 104,99 103,45 105,56 103,72 T4 2018 105,48 103,76 106,12 104,09 T1 2019 105,91 104,16 106,63 104,57 T2 2019 105,98 104,41 106,62 104,82 T3 2019 106,03 104,58 106,76 105,04 T4 2019 106,58 104,94 107,47 105,51 T1 2020 104,25 102,92 104,46 102,91 T2 2020 103,74 102,08 104,08 102,12 T3 2020 105,5 103,72 105,88 103,79 Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Champ : emploi salarié total. Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee. Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Champ : emploi salarié total. Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee. La reprise de l'emploi se ressent dans tous les départements de la région ce trimestre. Elle est particulièrement forte en Haute-Savoie (+ 2,2 %), dans l'Allier (+ 2,0 %) et dans l'Ain (+ 1,8 %). Elle est plus amortie dans le Cantal, avec + 1 %. L'Ain et les Savoie ont pris de plein fouet l'arrêt économique de la première vague correspondant en partie à l'arrêt du tourisme hivernal. Alors que l'Ain se rapproche de son niveau de fin 2019 ( 0,9 %), la Haute-Savoie en reste encore très éloignée ( 1,9 %) et la Savoie peine également à retrouver son niveau pré-crise ( 1,3 %). Le Cantal a subi une baisse de 1,5 % depuis fin 2019. À l'inverse, le Puy-de-Dôme est le département où les effets de la crise ont été les plus limités à la fin du troisième trimestre 2020 ( 0,6 %). Comme souvent, le recours aux intérimaires a servi de variable d'ajustement lors des difficultés économiques, mais les embauches sont nombreuses lors de la reprise. À la fin du mois de mars, au début de crise sanitaire, l'emploi intérimaire a drastiquement baissé. Il a commencé à se relever au deuxième trimestre lors du premier déconfinement (+ 23,7 %) et a continué presque au même rythme au troisième trimestre, avec une croissance de 21,5 %, équivalent à l'embauche de 17 500 intérimaires. La croissance est un peu moins soutenue qu'en France (+ 22,8 %). Ainsi, le recours à l'intérim a augmenté de plus d'un tiers en Haute-Savoie et dans l'Allier, mais n'a crû que de 8,8 % en Savoie. Dans la région, l'écart fin septembre par rapport à la situation d'avant-crise s'évalue à 9,6 %. En Auvergne-Rhône-Alpes, l'industrie est le seul secteur en recul au troisième trimestre 2020 : 1 400 salariés en moins, soit une baisse de 0,3 % (figure 3). Le niveau national est à peine mieux loti ( 0,2 %). Le secteur a dans un premier temps fait appel à beaucoup d'intérimaires et n'a pas encore amorcé de reprise. Actuellement, l'effectif salarié atteint le niveau de fin 2017. En recul, l'industrie fait figure d'exception - Avertissement : les données du secteur agricole sont provisoires suite à des difficultés de traitement par la MSA. L'Insee réalise une estimation, en prolongeant les tendances des trimestres précédents et à partir des déclarations administratives. Secteur d'activité Effectif au 3e trimestre 2020 Évolution par rapport au 2e trimestre 2020 Évolution par rapport à fin 2019 (avant-crise, en %) En effectif En % France hors Mayotte (en %) Agriculture 24 700 + 100 0,5 0,2 0,6 Industrie 483 000 1 400 0,3 0,2 1,3 Construction 186 100 + 1 700 0,9 + 1,3 + 1,1 Tertiaire marchand hors intérim 1 303 200 + 19 600 1,5 + 1,3 1,5 Intérim 99 200 + 17 500 21,5 + 22,8 9,6 Tertiaire non marchand 934 000 + 12 700 1,4 1,4 0,4 Ensemble 3 030 100 + 50 300 1,7 + 1,6 1,0 Note : données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs. Avertissement : les données du secteur agricole sont provisoires suite à des difficultés de traitement par la MSA. L'Insee réalise une estimation, en prolongeant les tendances des trimestres précédents et à partir des déclarations administratives. Champ : emploi salarié total. Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee. Au sein de l'industrie, les différences sont notables selon les secteurs. L'industrie agroalimentaire et le secteur de l'énergie s'en sortent bien, avec des hausses respectives de 1,4 % et 0,8 %. Le niveau d'avant-crise a même été dépassé de 0,6 % et 0,7 %. À l'opposé, tout ce qui concerne la fabrication d'équipements électroniques, de matériel de transport ou d'autres produits industriels subit des pertes d'au moins 0,6 % ce trimestre, soit 2 % d'écart avec l'avant-crise. La situation est également disparate selon les départements. La Haute-Savoie (avec une forte implantation d'usines de décolletage) et la Haute-Loire (nombreuses entreprises de fabrication de plastiques et matériel de transport) accusent une décroissance de 0,8 %. Le Puy-de-Dôme subit une baisse de 0,6 %. En revanche, l'emploi industriel augmente modérément, entre 0,2 % et 1 %, dans l'Allier, en Ardèche, dans la Drôme et le Cantal. L'emploi dans la construction gagne 1 700 salariés en trois mois, soit une croissance de 0,9 %, plus faible qu'en France (+ 1,3 %). L'Ardèche fait exception dans la région avec une contraction de 0,8 % et l'Ain maintient son niveau d'emploi. La Haute-Loire est la plus dynamique avec une évolution de + 1,6 %. Seul le premier trimestre 2020 a été négatif pour ce secteur dans la région et le niveau d'avant-crise a été largement dépassé (de 1,1 %). L'Ain, le Cantal ainsi que la Loire ne gomment pas les effets de la crise sanitaire. Ce trimestre, 19 600 employés sont venus renforcer le tertiaire marchand hors intérim en Auvergne-Rhône-Alpes, soit une hausse de 1,5 %, plus importante qu'en France de 0,2 point. En trois trimestres, la crise a fait perdre 1,5 % de ses effectifs à ce secteur. Dans le Cantal, le nombre de salariés augmente modérément (+ 0,3 %), tandis que l'emploi en Haute-Savoie et en Ardèche s'accroît fortement, de 2,7 % et 3,5 %. Les entreprises d'hébergement et de restauration, particulièrement frappées par le confinement, reprennent de l'allant avec une hausse de 7 %, mais cela ne permet pas de retrouver l'effectif employé fin 2019 (baisse de 6,5 %). Les activités financières, d'assurances et immobilières enregistrent un recul limité ( 0,3 %). Seul le secteur de l'information et de la communication parvient à dépasser de 0,3 % le niveau d'avant-crise. En moyenne sur le troisième trimestre, le recours à l'activité partielle a concerné moins de 3 % des salariés, contre 17 % au trimestre précédent. Il s'est abaissé courant septembre à environ 1,8 % des salariés, voire beaucoup moins dans certains secteurs (moins de 0,5 % dans la construction et les services non marchands). Après une baisse technique lors des deux premiers trimestres de l'année, le taux de chômage dans la région s'élève à 7,9 % de la population active fin septembre 2020. Par rapport à la fin 2019, avant la crise sanitaire, cela représente une hausse de 0,9 point, une évolution similaire à celle observée en France hors Mayotte. Auvergne-Rhône-Alpes revient ainsi à un niveau proche de début 2018 (figure 4), mais fait partie des quatre régions qui conservent un taux de chômage sous les 8 %. Graphique Tableau en % Le taux de chômage grimpe en flèche (en %) Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte T4 2010 7,9 9,2 T1 2011 7,9 9,1 T2 2011 7,8 9,1 T3 2011 7,9 9,2 T4 2011 8 9,4 T1 2012 8,2 9,5 T2 2012 8,4 9,7 T3 2012 8,4 9,7 T4 2012 8,7 10,1 T1 2013 8,9 10,3 T2 2013 8,9 10,5 T3 2013 8,8 10,3 T4 2013 8,6 10,1 T1 2014 8,7 10,2 T2 2014 8,7 10,2 T3 2014 8,8 10,3 T4 2014 8,9 10,4 T1 2015 8,9 10,3 T2 2015 9,1 10,5 T3 2015 9 10,4 T4 2015 8,9 10,2 T1 2016 8,9 10,3 T2 2016 8,8 10 T3 2016 8,6 9,9 T4 2016 8,7 10 T1 2017 8,4 9,6 T2 2017 8,2 9,5 T3 2017 8,2 9,5 T4 2017 7,7 9 T1 2018 7,9 9,3 T2 2018 7,8 9,1 T3 2018 7,7 9 T4 2018 7,5 8,7 T1 2019 7,5 8,7 T2 2019 7,3 8,4 T3 2019 7,3 8,4 T4 2019 7 8,1 T1 2020 6,9 7,9 T2 2020 6,4 7,1 T3 2020 7,9 9 Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé. Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé. Au niveau départemental, les évolutions sont assez resserrées. En comparaison avec le niveau de fin 2019, la Haute-Loire limite la hausse à 0,7 point. À l'inverse, la Haute-Savoie et l'Ain encaissent une progression de respectivement 1,3 point et 1,0 point. Dans tous les autres départements, le taux de chômage s'accroît de 0,8 ou 0,9 point. L'Ardèche et la Drôme relèvent les taux de chômage les plus élevés de la région avec 9,7 %, talonnés par l'Allier (9,6 %). Fin octobre, la région dénombre 401 400 demandeurs d'emploi de catégorie A (sans activité). Bien qu'en baisse continue depuis le pic d'avril, dans un contexte national similaire, le niveau reste encore largement supérieur à celui d'avant-crise (+ 10,2 % par rapport à février). La Haute-Savoie, l'Ain et la Savoie sont les départements qui subissent le plus les effets de la crise, avec respectivement + 20,9 %, + 12,6 % et + 12,3 %. Le nombre de demandeurs d'emploi de catégories A, B et C (sans activité et en activité partielle) se replie également en octobre. Contrairement à ce qui se passe pour les seuls demandeurs d'emploi de catégorie A, la baisse s'observe uniquement à partir du mois de juillet dans la région. Au niveau départemental, la Haute-Savoie se démarque de nouveau avec une hausse de 15,2 % du nombre de ses demandeurs d'emploi de catégorie A, B et C depuis février. L'Ain et la Savoie la suivent bien plus loin avec des hausses proches de 8,5 %. En Auvergne-Rhône-Alpes, les créations d'entreprises battent des records depuis juin et atteignent des niveaux inédits, notamment en septembre et en octobre, avec plus de 10 000 immatriculations mensuelles (figure 5). En cumul sur la période janvier-novembre, la région totalise 94 200 créations en 2020, soit une hausse de 2,9 % par rapport à l'année record de 2019, et ce malgré le premier confinement. Graphique Tableau en nombre Intensification des créations d'entreprises (en nombre) 2018 2019 2020 Janvier 7 809 9 544 10 356 Février 6 697 8 173 9 102 Mars 7 288 8 734 6 732 Avril 6 243 8 249 4 416 Mai 6 287 7 740 5 796 Juin 6 900 7 648 9 227 Juillet 6 739 8 440 9 473 Août 5 424 6 207 7 519 Septembre 7 005 8 750 10 539 Octobre 8 276 9 879 11 120 Novembre 7 009 8 162 9 876 Note : données brutes. Source : Insee, REE. Note : données brutes. Source : Insee, REE. Les créations d'entreprises se concentrent dans les départements du Rhône, de l'Isère et de la Haute-Savoie, qui comptent pour plus de la moitié du total régional. Cependant, sur janvier-novembre, le Rhône enregistre une baisse de 1,7 % par rapport à l'année précédente. Tous les autres départements sont à la hausse, à l'instar du Puy-de-Dôme (+ 8,8 %), de la Haute-Savoie (+ 8,2 %) ou de la Loire (+ 7,2 %). Sur la période septembre 2019-septembre 2020, 52 400 constructions de logements ont été commencées en Auvergne-Rhône-Alpes. Comparé au cumul annuel de l'année précédente, cela représente un repli de 3,4 %. Cette baisse s'inscrit dans un contexte national encore plus turbulent ( 5,9 %). Le Puy-de-Dôme, l'Ardèche, l'Ain et la Savoie encaissent de forts reculs, allant jusqu'à 16 % pour cette dernière. La Drôme et la Loire progressent respectivement de 3,8 % et 4,8 %. Le triptyque Haute-Savoie, Rhône, Isère, comptant pour près des deux tiers du total régional, reste quasi stable. Sur la même période, les autorisations de constructions ne se portent guère mieux et baissent de 4,4 % dans la région, mais à un niveau moindre qu'en France ( 10,1 %). La situation par département est extrêmement hétérogène. Le Puy-de-Dôme perd 41 % de ses autorisations, l'Allier 32 % et l'Isère 20 %. À l'inverse, l'Ain progresse de 11 %, le Rhône garde sa dynamique et augmente de 19 %, permettant ainsi de limiter les pertes régionales. Avertissement sur le marché du travail Au troisième trimestre 2020, le taux de chômage au sens du BIT rebondit fortement après une baisse « en trompe-l'oeil » sur les deux premiers trimestres de l'année. En effet, pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d'emploi. Au cours des deux premiers trimestres de l'année 2020, la période de confinement a fortement affecté les comportements de recherche active d'emploi (en particulier pour les personnes sans emploi dont le secteur d'activité était à l'arrêt), ainsi que la disponibilité des personnes (contrainte de garde d'enfants par exemple). Au total, la nette baisse du chômage au sens du BIT début 2020 ne traduisait pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi. L'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN. Les niveaux de l'emploi « privé » publiés par les Urssaf et par l'Insee se distinguent du fait d'écarts de champ et de concept, et de légères différences peuvent exister sur les taux d'évolution. Dans cette note régionale, contrairement au Point de conjoncture national, l'intérim n'est pas ventilé par activité. Cela entraîne des évolutions par secteur parfois divergentes, notamment dans l'industrie qui emploie de nombreux intérimaires.