Comment (bien) accompagner des publics spécifiques

Retour d’expérience sur trois expérimentations permettant d’illustrer les ajustements mis en place dans la VAE.

Nombre de VAE collectives sont mises en place pour des publics dits spécifiques, c’est-à-dire présentant une ou des caractéristiques particulières au point de justifier la mise à disposition de ressources particulières, d’ajuster les conditions de l’accompagnement en termes, par exemple, de durée ou de formations complémentaires. 

Le retour d’expérience sur trois expérimentations permet d’illustrer les ajustements mis en place : 

  • Le projet collectif « Embarquez vers l’emploi » s’adressait à 22 jeunes sur 36 visés, sans diplôme suite à une interruption de leurs études, relativement peu disponibles car souvent mobilisés auprès de leur famille (cf. aidants proches), voire en emploi ou encore bientôt maman. Obtenir une certification se présente bien comme une clé pour eux dans l’insertion durable en emploi, notamment par le moyen de la VAE. Cependant, faute d’expérience « suffisante », la validation partielle et non totale comme ils le souhaitaient, s’impose le plus souvent. Aussi, certains d’entre eux préfèrent étoffer leur expérience en vue d’une validation totale. A noter que « c’est la dynamique de groupe qui a permis de parer au risque de décrochage réel. En effet, les temps collectifs leur ont permis de partager des difficultés rencontrées, et aussi leur expérience, à base de vidéos ou photos par exemple, et, ce faisant de progresser en français. Par ailleurs, des formations en français et en informatique ont joué un rôle positif dans la chaîne ». Au final, « ils ont tous déposé leur livret 2 à temps malgré leurs parcours très compliqués et surtout une maitrise incertaine du français ». « Le mot vient avec le geste professionnel » confirme un participant, accompagnateur en VAE. Finalement, la VAE a joué un rôle de « catalyseur de projet professionnel » car tous ont pu avancer dans leur projet malgré tout. 
  • Le projet « La VAE en milieu carcéral », qui s’adressait à 130 détenus, dont 95% d’hommes, a été mis en place dans l’objectif d’une réinsertion professionnelle. La problématique de la temporalité est centrale annonce l’intervenante car « Leur temporalité n’est pas la nôtre ». De plus, l’accès à Internet est empêché, l’accompagnateur doit faire les recherches à la place du candidat et ne peut pas échanger avec lui par mail. Autres difficultés pour l’accompagnateur : « il doit passer au-dessus de sa crainte d’intervenir en milieu carcéral » et « il est amené à décourager parfois la personne, pour éviter de la mettre en situation d’échec, notamment quand le projet apparaît trop ambitieux ». La VAE, qui valorise la personne en reconnaissant la valeur de son expérience, se présente pour des détenus comme un outil de réinsertion tant sociale que professionnelle.
  • Le projet « VAE sans frontières » s’adresse à des migrants, qui vont passer devant le jury en décembre 2022. Le projet « VAE sans frontières » est présentée dans le webinar Aura, une terre d’expérimentation pour la VAE.
SVG

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