Transcription du webinar du 03/07/25 "Lever les freins à la mobilité en Auvergne-Rhône-Alpes"
Comment accompagner efficacement les publics dans leurs projets de mobilité sur les territoires de l’Auvergne-Rhône-Alpes ? Quels sont les dispositifs à connaître et les leviers à activer pour les conseiller au mieux dans un contexte de transformation rapide des territoires et des métiers ? Professionnels de l’orientation, ce moment est pour vous !
Intervenants
- Emma MEYLAN, Chargée de relations partenariales Auvergne-Rhône-Alpes chez Mob’in
- Pierre SAVARIC, Directeur de l’AFAPCA
Webinar animé par Ann Porcheret-Amara – Chargée de mission à Via Compétences.
Ann PORCHERET-AMARA (animatrice) : Donc, là, il est effectivement l'heure de commencer ce webinaire. C'est un rendez-vous Compétences du SPRO, le Service public régional de l'Orientation, qui a pour thème « Lever les freins à la mobilité en Auvergne-Rhône-Alpes ». Personnellement, je suis Ann Porcheret de Via Compétences et je suis accompagnée aujourd'hui de Emma Meylan, qui est chargée de relations partenariales, Auvergne-Rhône-Alpes dans le réseau Mob’in. Et également de Pierre Savaric, directeur de l’AFAPCA. Donc, on est ensemble pendant 45 minutes. On va vous informer sur la façon dont vous pouvez accompagner les projets de mobilité de vos publics. Donc, en gros, On va se poser les questions suivantes : Quels sont les acteurs de la région ? Quels sont les dispositifs et les outils existants ? Donc, ce sont nos questions du jour.
Emma MEYLAN (Mob’in) : Merci et bonjour. Est-ce que je peux avoir la présentation pour pouvoir soutenir un petit peu les chiffres, tout ça, On va s'appuyer sur notamment des chiffres à la fois au niveau national et à la fois au niveau régional. Donc, moi, je me présente encore une fois. Je suis Emma Meylan, chargée de relations partenariales sur le réseau Mob’in AuRA. Donc, je vais vous présenter notre fédération, qui comporte 24 adhérents, mais ce ne sont pas la totalité des acteurs de la mobilité inclusive sur les territoires. Voilà, donc ça donne déjà quand même une bonne base de connaissances. Dans le sens aussi, où la majorité des plateformes de mobilité de Auvergne-Rhône-Alpes sont adhérentes. Donc on est au niveau national, en fait, chaque région porte un Mob’in, une fédération, et en fait, c'est important pour nos acteurs, on est à peu près 280 acteurs territoriaux, de se rassembler pour pouvoir être représentés, se professionnaliser entre pairs, notamment avec des échanges de pratiques mais nous avons également un volet de formation que vous pouvez consulter sur notre site internet, à la fois pour les acteurs de la mobilité inclusive, mais pas que. On est représentés à l'échelle nationale et aussi à l'échelle régionale, parce que c'est vrai que la notion de mobilité inclusive n'est pas encore tout à fait claire pour tout le monde. C'est vraiment une compétence qui tend à être mieux connue, justement pour lever les freins qui deviennent de plus en plus essentiels, enfin, qui l'ont toujours été, mais en tout cas, ça devient vraiment une problématique dont les politiques tendent à se saisir. On a aussi tout un volet d'accompagnement, donc on vous présentera des outils sur lesquels nous avons travaillé à la fois au niveau national, mais aussi au niveau régional, pour appuyer des aides à la décision, des déploiements d’actions, etc.
On a plusieurs dispositifs spécifiques à notre réseau. Et enfin, on anime des événements à la fois régionaux, départementaux, des salons. On essaye d'être à la fois représentés sur des événements, autour des acteurs de l'insertion, plus généralement, mais aussi spécifiques à la mobilité inclusive et solidaire. Et à la fois, on essaye aussi de créer des animations sur les territoires. Je ne sais pas s'il y en a parmi vous qui ont déjà assisté à des événements, notamment initiés par les plateformes de mobilité. Voilà, les plateformes de Mobilité du Rhône, notamment, de l’Ain. On les a soutenues cette année. Et aussi les événements régionaux de Mob’in. Je ne sais pas si parmi vous, il y en a qui étaient présents dans nos tours en bus. Je vais prendre la suite. Donc, le prochain… Comment on peut voir la prochaine slide ? Je ne sais pas. Merci. Donc, là, je vous donne un peu à voir les acteurs sur vos territoires. Donc, On a mis les logos de chacun pour avoir une plus forte représentation, pour voir plus facilement qui est où. Mais voilà, On a donc 24 adhérents déployés sur presque tous les territoires, puisqu’en Haute-Savoie, on n'a pas d'acteur qui est adhérent à Mob'in, mais pour autant, comme je vous le disais, on a des solutions, notamment avec Wimoov, qui est porté par le groupe SOS, et là, il y a des plateformes de mobilité qui sont aussi déployées. Pour ce qui est de notre réseau, nous avons effectivement, comme je le disais tout à l'heure, un réseau assez dense aussi par rapport aux plateformes de mobilité, mais pas que. C'est-à-dire que nous avons des conseillers, des formateurs…
Oui, je veux bien la slide suivante. On a des conseillers et des formateurs en mobilité-insertion. Donc, ce sont vraiment des métiers spécifiques sur lesquels vous pouvez vous appuyer, les personnes sur lesquelles vous pouvez vous appuyer pour construire. En fait, un parcours de mobilité pour les publics, notamment en insertion. On a aussi des formateurs auto-école, des formateurs vélo-école, des accompagnateurs d'écomobilité. Et ensuite, pour le « pouvoir bouger », les mécaniciens solidaires, les chauffeurs solidaires, les loueurs solidaires, et ensuite personnel administratif, chef de projet et directeur de structure. Mais en fait, on verra tout à l'heure avec la présentation de Pierre, la première clé de la mobilité solidaire et inclusive sur les territoires, si on peut juste revenir deux secondes sur la slide d'avant, la porte d'entrée, c'est vraiment le conseiller en mobilité qui, après, va déployer et va proposer les solutions parmi tous les acteurs que je viens de vous citer. Je veux bien la slide suivante pour parler des publics. Donc, effectivement, la mobilité solidaire et inclusive, elle a été initiée, créée particulièrement pour les publics en insertion sociale et professionnelle et les demandeurs d'emploi. Donc, ça a été vraiment la porte d'entrée pour Mob’in. Mais aujourd'hui, on tend vraiment à une mobilité inclusive, c'est-à-dire qui regroupe toutes les personnes en difficulté ou même du tout public qui ont des besoins en mobilité, pour construire sa mobilité. Je ne vais pas refaire l'historique des lois et tout ça, mais en fait, on passe vraiment d'une notion de transport général qu'on proposait dans les années 80 sur tout le sol français. Aujourd'hui, c'est vraiment l'idée de construire une mobilité pour chacun, et notamment les publics précaires. Donc, on a effectivement 84% de publics en insertion socio-pro, mais on a aussi des jeunes, des habitants de QPV, des seniors, des personnes à mobilité réduite, du tout public. On a des dispositifs spécifiques pour les réfugiés et les migrants. Et enfin, on a une petite part de personnes sous main de justice. Je laisse la parole à Pierre qui va rentrer plus dans le concret et vous montrer comment ça marche sur un territoire, notamment le Cantal.
Pierre SAVARIC (AFAPCA) : Merci, Emma. Alors, je vais essayer de faire un zoom sur ce qu'on pratique dans le Cantal. Ça ne veut pas dire que c'est exactement pareil sur tous les territoires. C'est un exemple parmi tant d'autres. Donc, moi, je suis Pierre Savaric, je suis le directeur de l’AFAPCA et au sein de cette association, on porte différents pôles de compétences et, entre autres, un pôle « Accompagnement à la mobilité ». On travaille sur la levée des freins des personnes qui sont éloignées de l'emploi, donc ça passe par la remobilisation et l'action santé, la mobilité, l'accompagnement à la formation et l'accompagnement vers l'emploi. Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est le deuxième onglet de la présentation Accompagnement à la mobilité. Donc, au sein de ce pôle de compétences, on a une plateforme de mobilité qui s'appelle Cantal’Mouv, une auto-école solidaire et un dispositif qui permet de faire l'accompagnement des collectivités et des entreprises pour travailler avec eux sur des problématiques de mobilité et les accompagner sur des offres beaucoup plus structurantes sur les territoires. On peut passer à la slide d'après.
L'association a une vocation départementale. Et donc on intervient, on essaye en tout cas, c'est une des spécificités de notre territoire, c'est qu'on essaye d'intervenir au plus près de nos bénéficiaires. Donc, on intervient sur 12 sites différents et on a des permanences par sous-préfecture les mardis et les jeudis. Et après, on intervient en fonction des besoins des bénéficiaires au plus près : ça peut être dans des maisons de service, ça peut être au sein d'organismes de formation, ça peut être au sein des municipalités, qu'importe. Et nous avons l'auto-école solidaire qui, elle, rayonne autour, dans un rayon, on va dire, à peu près de 20 à 25 kilomètres autour d’Aurillac. Et pour compléter, parce que c'était un souhait des financeurs, des prescripteurs, c'était de pouvoir déployer la pédagogie adaptée de nos cours de code qu'on fait au siège de l'association sur Aurillac, qu'on puisse le déployer sur le territoire à l'échelle du département. Donc, on a un camion avec une salle de cours intégrée qui nous permet d'aller faire des interventions de code en milieu rural par demi-journée sur différents territoires, ce qui permet de proposer au public une équité de traitement sur le territoire.
La clé d'entrée, ce que disait tout à l'heure Emma, c'est le Conseil en mobilité et donc le bilan mobilité. Moi, j'irais même juste un tout petit peu avant, la clé d'entrée, c'est la prescription. Notre association, comme souvent les plateformes de mobilité, ne sont pas accessibles en libre accès aux bénéficiaires. Ce sont des bénéficiaires qui nous sont orientés par des travailleurs sociaux, des professionnels, des conseillers en insertion professionnelle. Ça peut être des conseillers France Travail, Mission Locale, Cap Emploi, ça peut être des travailleurs sociaux de la MSA, de l'hôpital, du Conseil départemental, qu'importe, un panel de professionnels qui connaissent déjà leurs bénéficiaires et pour lesquels le sujet de la mobilité est un frein identifié.
J'insiste sur la problématique de la prescription parce qu'une prescription, pour que le bilan mobilité et l'accompagnement fassent sens, il faut que la prescription tombe à un moment plutôt opportun dans le parcours socio-professionnel de la personne. Si la prescription mobilité intervient au tout début de son parcours et que la personne a des freins encore d'addiction, des problématiques de logement, de garde d'enfants, des choses comme ça, ça va être beaucoup plus compliqué de travailler sur son projet mobilité. Pour vous donner un exemple, dans le Cantal, il faut compter entre 18 et 24 mois d'accompagnement sur un parcours mobilité. Donc, il est nécessaire que la prescription intervienne dans un temps, on va dire, bien coordonné avec les autres accompagnements qu'il peut y avoir pour la personne. Une fois que nous avons reçu une fiche de prescription, on va faire un petit entretien téléphonique préalable avec le bénéficiaire pour la simple bonne raison qu'on va lui expliquer comment va se passer le bilan mobilité.
Le bilan mobilité, c'est quelque chose qui est plutôt long, parce qu’il dure au moins trois heures. Donc on essaie de leur faire comprendre que lors du premier rendez-vous, c'est trois heures d'entretien avec différentes thématiques à aborder, donc, il faut qu'il soit disponible sur une demi-journée : qu'ils n'aient pas un rendez-vous médical, aller récupérer des enfants trop tôt à l'école, ou des choses comme ça. Et est-ce qu'ils sont bien d'accord pour entrer dans cette démarche-là ? Et à l'issue du bilan mobilité, on peut ou pas proposer un accompagnement individualisé. Le bilan mobilité ne génère pas automatiquement un accompagnement. On peut aussi, à la suite du bilan mobilité, aborder le deuil du parcours, en fait, en se disant que la situation de la personne est compliquée, nous n'avons pas les moyens de vous accompagner, ou on ne sait pas faire, ou ce n'est pas le bon moment. Et donc il est mieux de s'arrêter là plutôt que de faire naître des espoirs sur lesquels on ne pourrait pas construire quelque chose. Donc, il faut se dire à peu près que, dans le Cantal, c'est à peu près 10 à 12 % des arrêts, des accompagnements au moment du bilan mobilité en fait. Je veux bien qu'on... Merci, super, merci.
On vous a mis une petite information sur comment se passe un bilan mobilité. Il faut se dire que durant ces trois heures du bilan mobilité, de la même manière qu'il peut y avoir des bilans de compétences quand on cherche à se réorienter, faire un bilan mobilité, C'est avoir une photo à l'instant T de son parcours mobilité et de sa situation pour voir ce qu'on peut construire par la suite. Tout à l'heure, il était évoqué la connaissance des freins dans le sondage.
Du coup, ce bilan mobilité c'est fait pour identifier les freins des personnes et voir quels sont les freins pour lesquels on a des outils et qu'on va pouvoir travailler avec le bénéficiaire, ou alors les freins qui sont trop complexes ou multiples et qui font que le parcours mobilité de la personne ne sera pas satisfaisant en termes d’accompagnement par la suite. On voit différentes thématiques : la situation administrative, la situation personnelle, par exemple, ça peut être un vrai frein. On n'est pas là, on n'est pas des travailleurs sociaux classiques, j'allais dire. On n'est pas là pour voir quelle est leur situation personnelle dans leur environnement familial. Par contre, savoir s'ils ont accès à un véhicule, si quelqu'un qui peut leur prêter un véhicule, comment ils se déplacent. La situation administrative, ça va être, est-ce que leur carte d'identité est à jour ? Est-ce qu'ils ont fait leur journée d'appel citoyenne ? Est-ce qu'ils ont gardé le papier ? Parce que si on n'a pas sa carte d'identité à jour, si on n'a pas son attestation de journée d'appel citoyen, on se retrouve en difficulté pour avoir le permis, puisque ce sont des papiers qui sont demandés au moment de l'inscription dans une auto-école, par exemple. Donc, ces questions-là permettent de voir un petit peu quelle sera la complexité d'accompagnement de la personne. Tout ce qui va être situation personnelle, environnement et pratiques de déplacement, ça va être un peu est-ce que j'ai, par exemple, accès à un vélo, un scooter, une trottinette ? Est-ce que je me déplace à pied ? Est-ce que j'ai déjà covoituré ? Est-ce que je sais faire du vélo ? Est-ce que je ne sais pas faire de vélo ? En fonction de toutes ces questions, on va savoir quelles sont les difficultés de la personne. On sait par exemple que quelqu'un qui ne sait pas faire de vélo, c'est au minimum plus de 40 heures d'apprentissage de conduite. C'est une moyenne nationale, mais en tout cas, on sait que quelqu'un qui ne sait pas faire de vélo, ça sera plus compliqué d'obtenir le permis. Ça ne veut pas dire que c'est impossible, mais ça sera plus compliqué. Et on peut déjà en prendre acte dès le bilan de mobilité. On va parler avec eux des expériences professionnelles, ça va nous permettre de recouper leurs pratiques de déplacement. On n'est pas là pour faire un accompagnement professionnel de la personne, par contre, on va leur demander où est-ce qu'ils ont déjà travaillé ? sur quels métiers ? à quel endroit ? et comment ils se déplaçaient pour y aller ? Le but étant de recouper l'information. Quand on leur a demandé s'ils savaient covoiturer, des fois, on nous dit « non, je ne covoiture jamais ». Et puis, quand on leur parle de l'expérience professionnelle, ils vont nous dire « j'avais un collègue qui venait me chercher tous les matins ». Donc, en fait, c'est du covoiturage. Nous, ça nous permet de savoir si la personne a cette agilité pour pouvoir utiliser des outils existants ou pas. Et s'il y a des appréhensions, des peurs, des craintes par rapport au covoiturage, au transport en commun, à l'autopartage, du moins à tout ce qui peut exister.
Une grosse partie du bilan mobilité consiste en la passation de tests de capacité. Donc ça va être des maths, du français, de la spatialisation, des tests cognitifs, des tests de compréhension. Et pour les publics réfugiés, ce sera même des tests de français langue étrangère (FLE), de positionnement linguistique. Le principe étant de, pour les personnes qui ont le projet d'aller vers le permis, de se rendre compte s'ils sont en capacité de répondre aux exigences que nécessite l'obtention du code de la route. Et on leur fait aussi passer un test de code de la route. En fonction des réponses, soit on fait un test complet, soit un test un peu plus léger si on se rend compte que c'est moins problématique. Et en même temps, durant le bilan mobilité, on va leur demander, par la suite, dans un deuxième temps, d'aller faire une évaluation de conduite. Parce que des personnes peuvent avoir des capacités sur l'apprentissage du code et des grosses difficultés sur la conduite, et inversement. Des personnes vont avoir des très grosses difficultés sur la pratique. Et vont déjà avoir conduit, par exemple, en milieu rural, des gens qui ont déjà conduit des tracteurs, des choses comme ça. Tout le côté mécanique de l'apprentissage, ils le connaissent déjà : embrayer, débrayer, accélérer, freiner, anticiper, tout ça, ils savent le faire. Donc tous ces tests-là nous permettent d'avoir cette image assez fidèle de la situation de la personne à un instant T. On a bien conscience que six mois après, il peut y avoir un événement dans leur vie qui fait que le bilan mobilité a beaucoup moins de valeur, puisque quelque chose a été remis en cause à ce moment-là. Lors de ce bilan, on va aussi évoquer les problématiques de santé physique ou psychologique. On est toujours sur du déclaratif, donc on sensibilise les bénéficiaires sur le fait qu'on ne veut pas savoir, dans la précision des choses, exactement ce qu'il en est. Par contre, on a ce besoin-là, d'avoir quelques informations parce qu'on risque de le retrouver comme étant un frein par la suite dans le cours du bilan et de l'accompagnement. Donc, autant qu'on l'ait directement au bilan pour pouvoir en tenir compte et adapter les choses. Les problématiques de santé physique, ça va être par exemple, est-ce qu'ils ont des problèmes de vue ? Donc, on va leur faire passer des petits tests de vue. Si on se rend compte qu'ils ne voient pas très bien, on va les orienter vers un ophtalmo, des choses comme ça. Certains, par coquetterie, ne vont jamais mettre leurs lunettes. Du coup, on se rend compte aussi que quand ils rentrent dans un véhicule auto-école, qu'on leur demande à 60 mètres de prendre la direction qui est inscrite sur un panneau, vu qu'ils ont des problèmes de vue, ils ne le voient pas. Donc, ils ne respectent pas la consigne. Ils ne peuvent pas progresser sur leur apprentissage du permis. Donc, c'est des choses qu'on essaie de leur faire comprendre, de se dire, plus vous nous en dites là, plus c'est facile pour nous. La problématique psychologique, on ne va pas rentrer dans la précision des choses, mais par contre, on va leur demander s'ils sont sous traitement et si sur les boîtes de traitement, Il y a des triangles rouges avec des voitures, par exemple, ou des triangles orange. Ça va nous permettre de se rendre compte s'il y a des soins qui sont lourds ou pas. Et refaire le point avec la personne qui nous a orienté bénéficiaire en disant, au vu du déclaratif de la personne, ça nous semble compliqué puisqu’il y a des contre-indications. Ou alors, il n'y a pas de contre-indication, on peut aller plus loin.
On évoque toute la situation financière, donc on n'est pas des travailleurs sociaux, j'allais dire, sur le côté travail et sur le budget. Par contre, la nécessité durant le bilan mobilité, c'est de leur faire comprendre que le permis, le code, l'achat d'un véhicule, la location d'un véhicule… ça a un coût. Et que la mobilité, ça a un coût. Et donc, qu'ils arrivent à le conscientiser et se rendre compte un petit peu le delta, entre où est-ce qu'ils en sont actuellement dans leur accompagnement socio-pro et ce que ça génère, cette autonomie-là. Le principe étant de se dire : « quand on a le permis, on n'est pas obligé d'avoir une voiture ». On peut s'en faire prêter une, on peut travailler dans une entreprise où il y a des voitures mises à disposition, on peut faire de la location temporaire, voilà. C'est deux choses différentes. On n'est pas obligé de cocher toutes les cases. Par contre, pour certaines personnes, leur projet pro nécessite l'acquisition d'un véhicule. Des gens qui vont vouloir travailler, par exemple, travailler à domicile, ça va être une nécessité. Donc, c'est aussi utiliser cette information dès le départ de ce que ça génère. L'onglet situation permis, ça va être un petit peu, est-ce qu'ils ont déjà passé le permis ? Pourquoi ils ne l'ont plus ? Est-ce qu'il a été supprimé, suspendu, retiré ? Tout ce vocabulaire-là peut paraître synonyme. Pour autant, juridiquement, ce n'est pas la même chose et ça ne nécessite pas la même chose pour les accompagnements des bénéficiaires. On essaie de voir avec eux, ça peut être aussi revoir avec les greffes du tribunal en fonction du jugement qu'il y a eu, quelles sont les obligations, des choses comme ça. Mais ça peut être aussi, par exemple, ils se sont inscrits dans une auto-école il y a 10 ans dans une autre région et ils ne sont pas allés au bout de leur permis. Sauf que, quand ils sont inscrits dans une auto-école, ils ont ouvert un dossier qui a généré un numéro qu'on appelle un numéro NEPH, et ce numéro NEPH est un numéro unique pour chaque personne. Donc, il faut récupérer ce numéro NEPH pour pouvoir reprendre son parcours permis, par exemple. Donc, si c'est dans une autre région, il faut voir avec la préfecture, peut-être que l'auto-école a fermé, que la personne est partie à la retraite, peut-être qu'elle a été rachetée. Du coup, toute cette situation-là, en posant ces questions-là, on va se rendre compte un petit peu de la lourdeur administrative pour remettre en selle le bénéficiaire sur son parcours permis. Donc, là, on a parlé de permis.
Si les personnes ont plutôt un projet sur la réparation ou l'achat de véhicules, bien évidemment, ils ne vont pas faire tout ce qui est test et capacité de base, et on va plutôt avoir un questionnaire sur les réparations et l'achat de véhicules. Quel est leur véhicule ? Combien il a de kilomètres ? Est-ce qu'il a été entretenu ou pas entretenu ? Quand est-ce qu'ils l'ont acheté ? Quels sont leurs budgets ? Est-ce qu'un budget a déjà été travaillé ? Est-ce qu'ils sont en surendettement, pas en surendettement ? Toutes ces questions-là vont arriver. Le but étant, au bout de ces trois heures de questionnement, plus un travail sur l'accompagnement de la personne, d'identifier les freins.
Ça permettait d'identifier les différents freins, donc on va les retrouver, les freins institutionnels. « Je ne sais pas comment je récupère mon numéro NEPH, parce que je me suis inscrit dans une auto-école à Paris en 86 et que je ne me rappelle même plus du nom de l'auto-école », donc là, c'est un vrai frein.
Ça peut être un frein financier, « Je suis en capacité d'avoir mon code, par contre, je ne suis pas en capacité de me le payer », donc on va pouvoir travailler à de l'ingénierie financière avec eux.
Les problématiques cognitives, c'est une vraie problématique, donc en fonction des tests qu'on aura fait passer, on pourra se rendre compte de l'adaptation, de ce qu'il est nécessaire de mettre en place pour répondre à ces problématiques cognitives-là. Et l'auto-école solidaire, entre autres, peut être une réponse. On peut aussi constater que les freins cognitifs sont trop élevés ou en tout cas, trop compliqués par rapport à nos outils. Et qu'on ne va pas savoir faire. Et c'est à ce moment-là qu'on pourra faire un bilan et travailler sur le deuil du projet avec la personne.
Il y a le côté organisationnel, ça veut dire que, la personne peut rentrer sur du code parce qu'elle a les capacités, pas de problème. Par contre, il va falloir venir 6 heures par semaine, faire du code avec une pédagogie adaptée. Qui garde les enfants ? À quel moment je peux me rendre disponible ? Est-ce que je suis à jour pour payer mon forfait sur le code ? Toutes ces choses-là. Les problématiques de santé, je vous en ai parlé.
Les problématiques matérielles, ca va être... Oui, j'ai eu mon permis, par contre, je n'ai pas accès à un véhicule, je n'ai pas les moyens de me payer un véhicule. Mais du coup, comment je fais ? On a des loueurs sociaux qui peuvent mettre des véhicules à disposition. Mais ça peut être aussi, pour le matériel, ce n'est pas obligé que ce soit une voiture. Ça peut être un vélo à assistance électrique. Ça peut être un scooter électrique. Ça peut être une voiturette sans permis, type Ami, où on travaille sur l'autonomie de la personne, mais on n'est pas sur quelque chose de complètement classique.
Les freins psychologiques, nous, sur un autre dispositif, on a des prestataires autour, entre autres, d'une psychologue. Donc, on peut aussi travailler sur ces freins-là si on se rend compte que quelqu'un a déjà eu, par exemple, un accident dans sa jeunesse en voiture et qu'il y a quelqu'un qui est très angoissé dans le fait de remonter dans un véhicule ou en tout cas que ça génère plein de situations. Le manque de confiance en soi pour passer le code, c'est un vrai souci. Des personnes qui ont été en échec scolaire, le fait de repasser le code, de se repositionner dessus, leur rappelle des mauvais souvenirs, de leurs problématiques, j'allais dire, d'élèves, et donc souvent fait remonter ces freins-là. Donc, il y a une nécessité aussi d'en tenir compte dans l'accompagnement en mobilité.
Et après, les problématiques sociales, ça va être, en fonction des spécificités des territoires et des publics, aussi. Les publics réfugiés n'auront pas les mêmes problématiques qu'un public qui vit en milieu très rural. Donc, il faut qu'on tienne compte de tout ça pour pouvoir par la suite leur proposer un plan d'action ou pas. Donc, s'il y a un plan d'action, on va repartir sur ces thématiques et on va finaliser un plan d'action sur le côté administratif et social, sur l'apprentissage, sur le financier et sur l'accompagnement, de manière générale, par rapport aux freins qu'on aura pu identifier. Et en fonction de ces freins, on va essayer de mettre en place, soit du « savoir bouger », soit du « pouvoir bouger ».
Le « savoir bouger », c'est préparer en amont ou lever les freins suffisants pour pouvoir aller par la suite vers du « pouvoir bouger ». Il y a des personnes qui ne pourront pas accéder au code de la route. En tout cas, nous, on estime qu'au vu de nos connaissances, on ne va pas être en capacité de. Donc, on va les orienter sur, est-ce qu'ils connaissent déjà l'existence sur leur territoire, Les solutions de transport, d'utilité sociale, le covoiturage, les lignes intérieures urbaines, les navettes gratuites ? Pourquoi ils ne les prennent pas ? Est-ce que, par exemple, Ils ont peur de prendre du covoiturage ? Dans ce cas-là, on peut essayer de les accompagner sur un premier trajet. Ils ne prennent pas le bus parce qu'en fait, ils n'ont jamais compris où était vraiment l'arrêt de bus, comment ça fonctionne, les tableaux à double entrée, les grilles horaires, c'est compliqué. Donc, c'est aussi accompagner la démarche de faire avec eux une première fois, les accompagner, les orienter et comprendre comment les choses marchent. Donc on peut leur faire des ateliers autour de la lecture de plan, lecture de panneau, lecture de grille horaire, accompagner la démarche. On le fait aussi pour des personnes en situation de handicap. Comment on prend un bus quand on est en fauteuil roulant ? Quels sont les bus qui sont adaptés ? Pourquoi on ne peut pas tous les prendre ? Toutes ces choses-là. Et on a des ateliers, ce que je disais tout à l'heure, autour du Français Langue Étrangère (FLE) pour les publics réfugiés. Qui seraient par exemple, en capacité d'obtenir leur code parce qu'ils n'ont pas de difficultés cognitives. Par contre, ils peuvent avoir un bon niveau de français, mais ils peuvent manquer d'un vocabulaire mobilité. « Se garer en épi », « faire un créneau » et « un giratoire », ce ne sont pas des termes que des publics réfugiés apprennent dans les cours de français qui sont fournis par l'OFII. Ça nécessite de faire ce qu'on appelle du « FLE mobilité » pour qu'ils aient ce vocabulaire-là, qu'ils le comprennent et qu'ils puissent le réinvestir sur l'obtention du code de la route par la suite. Le dispositif RESPIR, C'est ce que je disais dans la slide précédente, c'est un dispositif qu'on porte en interne et qui permet d'avoir des professionnels autour de la confiance en soi, de lever des freins psychologiques qui puissent intervenir. Et donc, on peut très bien travailler sur de l'acupuncture, d'une psychologue, de l'art-thérapie, de la micro-kiné, de la sophrologie, de l'hypnose thérapeutique, pour justement lever ces freins, qui sont d'ordre de confiance en soi ou de traumatisme autour de la problématique de mobilité.
Et donc, on a tout ce qui est la prestation « pouvoir bouger », et souvent, c'est la demande initiale des prescripteurs et des bénéficiaires, c'est d'arriver à « je veux avoir mon permis », « je veux passer mon code », « je veux avoir un véhicule », « je veux avoir une réparation ». Et donc pour ça, nous, on travaille sur trois possibilités d'accompagnement. Donc, le permis B, le code et la conduite, soit en auto-école dite classique en fonction du bilan mobilité, s’ils n'ont pas besoin d'avoir une pédagogie adaptée. On travaille avec toutes les auto-écoles du territoire. Et donc, on fait tout ce qui est recherche de financement et mise en relation avec l'auto-école. Il est à noter que chaque bénéficiaire choisit l'auto-école de son choix. C'est à sa discrétion. Nous, on n'a pas à leur imposer une auto-école particulière. On peut leur proposer, par contre, au vu de leurs difficultés, leur dire, l'auto-école solidaire, ça pourrait être mieux pour vous. Ils ont le droit de le refuser. Ils ont le droit de dire, non, mais moi, je veux aller à l'auto-école qui est à 20 mètres de chez moi, c'est plus simple pour la garde de mes enfants, pour m'organiser, tout ça. Ce n'est pas un problème. Par contre, on leur explique bien qu'ils n'auront pas la même pédagogie, que ça risque d'être plus compliqué, plus long. Il faut qu'ils en aient conscience. Mais en tout cas, ils sont libres de faire les choix qu'ils veulent. Ce n'est pas parce que quelqu'un va faire son code dans une auto-école classique qu'il ne pourra pas venir faire de la conduite en auto-école solidaire. Et inversement, quelqu'un peut faire du code en auto-école solidaire, et repartir en auto-école classique pour faire la conduite. En fonction de ses difficultés d'apprentissage, tout est possible. Et donc s'ils sont en auto-école dite, classique, On va faire tout ce qui est médiation avec l'auto-école pour voir l'avancement, le rythme, le cadençage des leçons. Comment ça se passe en fait pour la personne et à quel moment elle peut être positionnée pour qu'on ne se retrouve pas avec des gens qui fassent une heure de conduite, par exemple, toutes les quatre semaines. Parce qu'en fait, le rythme n'est pas assez soutenu, ils n'apprennent pas suffisamment d'une leçon à l'autre, et on se rend compte que ce sont des personnes qui vont faire 60-70 heures de conduite, et qui n'auront pas progressé. Donc on essaie d'imposer un rythme, un cadençage dans l'auto-école pour qu'il y ait une dynamique d'apprentissage, de parcours et que la personne soit bien investie sur son projet. S'ils viennent sur l'auto-école solidaire, on a différents ateliers que je ne vais pas… Vous les avez sur la slide…
En fonction de leurs difficultés, il y a différents types d'ateliers qui peuvent être proposés. Les Prépa Code pour des personnes qui ont besoin d'avoir un apprentissage au long cours : 6 mois, 6 heures par semaine. Intégra Code, c'est l'apprentissage du code et du français pour des publics réfugiés. Là, par exemple, c'est 12 heures par semaine, 6 heures de français, 6 heures de code. Intégra Mob, c'est un module de 35 heures qui permet de faire l'apprentissage du Français et de l'apprentissage du code de la route, mais en utilisant le vélo et faire de la vélo-école, apprendre à faire du vélo ou apprendre à utiliser son vélo dans un environnement de circulation. On a des ateliers de code renforcé qui, eux, permettent, en 5 h/semaines et sur 3 mois, de travailler sur des points bien précis pour des gens qui ne font pas beaucoup de fautes mais qui ont un plafond de verre et qui stagnent sur un nombre de fautes : voir où sont leurs erreurs et de les faire travailler sur ces erreurs-là uniquement. Et le camion qui nous permet de faire du code en déloc’.
On accompagne les bénéficiaires sur l'examen au code de la route. Et après, une fois qu'ils ont leur code de la route, on a trois outils, qui est un véhicule boîte manuelle, un véhicule boîte automatique. Et le dernier arrivé, c'est une petite Citroën Ami, une voiture sans permis à double commande, puisque depuis un peu moins d'un an, pour conduire un véhicule sans permis pour les personnes qui sont nées après 1988, il est nécessaire d'avoir ce qu'on appelle un permis AM, option quadricycle. C'est une attestation de conduite comme quoi les personnes sont en capacité de conduire des voitures sans permis. On a aussi ce type d'outils. On a des simulateurs de conduite aussi, qui permettent de travailler la trajectoire pendant des heures et des heures. Ça évite aussi qu'ils passent des heures dans des voitures auto-écoles sur la chaussée, en étant dans un environnement de circulation un peu dense et qui les angoisse aussi. Ils apprennent à tenir le volant, j'allais dire, sur un simulateur de conduite, travailler les trajectoires, les clignotants, ces choses-là. Et puis, après, quand ils ont avancé, ils vont dans un véhicule auto-école classique.
Ann PORCHERET-AMARA (animatrice) : Eh bien, merci. Merci, Emma et Pierre, pour ces prises de parole. Donc, là, on arrive sur le troisième... Dans l'idée sur cette question de mobilité, où vous voulait vraiment vous donner à voir dans un premier temps, une vision panoramique des acteurs du territoire Auvergne Rhône-Alpes, des acteurs engagés sur cette question. Dans un deuxième temps de vous montrer, faire un zoom sur un territoire en particulier pour voir concrètement ce qui était proposé et voir comment accompagner les publics. Et là, dans un troisième temps, l'idée, c'est vraiment de montrer un témoignage. Alors, à défaut d'avoir pu faire venir une personne qui a été concernée, il se trouve qu'on a un riche témoignage qu'on a pu trouver sur la plateforme OnYgo, que vous présentera Emma par la suite. Dans un premier temps, je vais diffuser cette petite vidéo qui est de format très court. Juste un petit temps de latence, comme d'habitude, au niveau technique. Après, je repasserai la parole à Emma. Merci.
Vanessa (témoignage vidéo) : Alors, du coup, j'ai demandé un scooter parce que je venais de trouver un emploi, mais c'était avec des horaires un peu décalés en coupure. Donc le bus, Il y avait des jours où il n'y avait pas de bus, y compris le week-end, donc j'y allais à pied. Donc, aller-retour, ça faisait presque une heure de marche par jour. Du coup, j'ai pris le scooter. Au début, j'avais un peu peur parce que je n'avais jamais conduit de scooter. Mais la structure m'a bien rassurée, ils m'ont bien expliqué. Donc oui, je suis seule avec mes deux enfants, donc sans véhicule, c'est très, très dur. Si ce n'est que pour les rendez-vous médicaux qui sont sur Rouen, les courses, le sport, les rendez-vous à l'école. J'ai découvert la structure via Pôle Emploi à l'époque. J’en avais parlé avec une maman de l'école qui, elle, faisait partie de la structure, qui m'avait boostée, va voir, va te renseigner. Moi, au début, je suis arrivée sur la structure, c'était pour des renseignements pour le permis.
Pendant que j'ai commencé le code, j'ai demandé la location d'un scooter. Parce qu'au début, j'étais qu'en CDD, mais suite à la location du scooter, sur deux ans, j'ai pu avoir un CDI. Et par la suite, passer mon permis, acheter une voiture. Et la semaine dernière, j'ai eu besoin d’une vérification sur la voiture. Donc j'ai bénéficié du garage solidaire. Comme je vous ai dit, je travaillais en heures décalées. Donc, quand je quittais le travail, il fallait que je vienne faire mes heures de code le mardi et le jeudi après-midi. Sachant que je finissais à 12h30, il fallait être là à 13h. Sans scooter, je n'aurais pas pu gérer le travail et le permis. Donc, la location du scooter, elle me coûtait 25 euros par mois. La carte de bus était à 15 euros par mois, mais du coup, toujours limitée. Il fallait se réveiller plus tôt ou alors attendre des fois une demi-heure pour que le bus arrive. C'était toujours plus compliqué que là avec le scooter en deux minutes j’étais à la maison.
Là, demain, j'amène les enfants au bord de la mer. Donc, sans voiture avant, il aurait fallu demander à quelqu'un. On part en vacances la semaine prochaine. On est toujours partis en vacances, mais jamais toute seule, du moins avec du monde, alors que là, on part en vacances. Du coup, je peux aller voir la famille, les amis à l'improviste : c'est une surprise, on arrive, on est là, c'est super. Franchement, il faut venir. Ça fait un peu structure familiale, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs personnes, avec plusieurs sujets qu'on peut aborder, plusieurs personnes différentes. Et ils sont cools, ils sont cools, vraiment. Et ouais, moi, je me suis vraiment sentie rassurée et j'ai pris confiance en moi parce que je suis quelqu'un qui n'a vraiment pas confiance en soi. Et là, c'est reparti ! Solliciter l'aide d'un loueur solitaire, c'est une orientation par un prescripteur, une aide à la prise en main du véhicule, un suivi individualisé et adapté aux moyens financiers de chacun. L'accompagnement vers une solution durable de mobilité à la suite de la location. OnYgo le site pour savoir et pouvoir se déplacer et avancer dans ses projets.
Ann PORCHERET-AMARA (animatrice) : Alors, vous voyez effectivement dans cette petite capsule vidéo comment, concrètement, ça peut bénéficier à une personne. Et cette plateforme est intéressante parce qu'effectivement, elle vous permet notamment d'avoir accès à ces témoignages et à bien d'autres choses qu’Emma va vous présenter.
Emma MEYLAN (Mob’in) : Oui, merci. Donc, cette capsule, elle a été tirée de notre site Internet qui s'appelle… OnYgo, qui est en fait une plateforme. Est-ce qu'on peut avoir la slide qui correspond à la présentation de l'outil. C'est un outil que je vous conseille vivement d'aller consulter, puisqu'il est assez complet dans le sens où nous avons plusieurs entrées, donc à la fois, une entrée pour vous, les professionnels de l'insertion, et pas que, tous ceux qui ont besoin, en tant que professionnels, d'avoir des éléments de réponse autour de la mobilité inclusive. Et il y a aussi une entrée, une porte d'entrée pour les bénéficiaires directement. En fait, c'est intéressant cet outil aussi de pouvoir le consulter avec un bénéficiaire, comme on peut le voir là, très concrètement, sur la vidéo qu'on vient de voir avant. Ça permet aussi de lever quelques freins, d'avoir quelques éléments de réponse sur les différents dispositifs autour de la mobilité inclusive. Mais vous avez aussi... Il y a d'autres vidéos, bien sûr. Vous avez aussi des vidéos plutôt animées, pas forcément témoignages, mais en tout cas, il y en a plusieurs. Vous avez aussi des fiches conseils, donc sur des sujets très spécifiques. Et enfin, ça, c'est plutôt pour vous, mais pour vous permettre d'avoir quelques chiffres autour de la mobilité inclusive au niveau national, vous avez un déroulé d'infographies, en fait, avec plein de chiffres, de données qui sont tirées de l'Insee et d'autres études. Vous avez aussi un glossaire qui vous permet aussi de bien identifier les éléments de langage autour de la mobilité inclusive. Et ensuite, on a le Pass’Mobilité. En fait, c'est surtout au niveau de j'ai besoin de me déplacer. Donc, Celui qui est au centre, c'est l'entrée pour les bénéficiaires. Je suis accompagnateur socio-pro, c'est plutôt l'entrée des professionnels comme vous. Cette entrée, c'est pour les professionnels spécifiques à la mobilité inclusive.
Vous avez donc, quand vous entrez là-dessus, vous avez le Pass’Mobilité qui permet en fait d'avoir toutes les solutions de mobilité sur votre territoire pour avoir les adresses, etc. D'où viennent ces données ? Ça vient de Dora. Donc vous, si vous avez l'habitude d'utiliser Dora, vous n'aurez pas plus d'informations puisque c'est directement tiré de data inclusion. Si vous le connaissez. En tout cas, Je vous invite pour voir les solutions concrètes de votre territoire autour de la mobilité inclusive, d'aller soit sur Dora et de cocher la mobilité comme thématique, soit d'aller directement sur notre plateforme OnYgo, qui sera effectivement plus complète, pour tous ces éléments spécifiques.
Ann PORCHERET-AMARA (animatrice) : Je ne sais pas si c'est fini ou oui ?
Emma MEYLAN (Mob’in) : Non, mais c'est que je voyais aussi dans le chat qu'il y avait des questionnements sur certains territoires.
Ann PORCHERET-AMARA (animatrice) : On y va justement sur les questions. Oui. On a un petit temps de questions. Je vais les poser, telles qu'elles m'apparaissent chronologiquement, si c'est possible. Bonjour, nous sommes en Haute-Savoie, Wimoov ne répond pas, vers qui pouvons-nous nous adresser nos bénéficiaires ?
Emma MEYLAN (Mob’in) : Je vais répondre rapidement. Pierre, tu pourras compléter. Là, j'ai regardé sur Dora, on a neuf structures qui proposent des actions de mobilité. Effectivement, c'est surtout sur du financement, je crois, il y a l’Adie et Crésus. Effectivement, à part la plateforme de mobilité, j'ai l'impression que c'est un peu faible sur les dispositifs, sachant qu'on a répondu à un appel à projet. On est en train, Mob’In AuRA, d'établir un diagnostic, justement, sur les solutions de mobilité qui sont déployées en Haute-Savoie. Donc, c'est la DDETS 74 qui nous l'a commandé. Et donc c'est en cours. Mais effectivement, à part ce que j'ai sur Dora, moi, je n'ai pas d'autres éléments complémentaires. Je te laisse compléter.
Pierre SAVARIC (AFAPCA) : Je vais juste finaliser ce que tu disais. La restitution de l'étude est en train de se faire actuellement dans les services de la DDETS 74. C’était ce matin. Et il y a des préconisations qui sont en train d'être proposées pour justement, on est assez d'accord sur le fait qu'il y a une zone blanche sur ce territoire. Et donc, Il y a une volonté des services de l'État d'initier une démarche pour qu'il y ait des acteurs de la mobilité inclusive sur ce territoire. Donc, c'est quelque chose qui devrait se mettre en place dans la foulée, logiquement.
Ann PORCHERET-AMARA (animatrice) : Merci, je passe à une deuxième question. Vous suivez combien de jeunes dans le dispositif RESPIR ?
Pierre SAVARIC (AFAPCA) : Alors sur le dispositif RESPIR, on suit beaucoup moins de jeunes parce que dans les Missions Locales sur le département du Cantal, ont déjà un dispositif un peu similaire, avec des accompagnements de professionnels. Donc, en fait, les jeunes qui sont orientés sur le dispositif RESPIR sont orientés par des conseillers Mission Locale parce qu'ils n'ont pas, soit les pratiques en catalogue pour orienter les personnes vers les professionnels, soit parce que leur budget et l'enveloppe budgétaire a été consommée, et donc ils font appel à nous pour qu'on puisse accompagner des jeunes. Mais on accompagne 7% de jeunes sur le dispositif RESPIR. Donc je vais faire un petit calcul, la réponse, c'est… 17 jeunes l'année dernière. Nous avons accompagné 17 jeunes sur ce dispositif-là mais parce que c'est la Mission Locale qui gère essentiellement des dispositifs similaires. Donc, c'est le droit commun qui prévaut. Nous, on vient pour faire en complément. On ne remplace pas.
Ann PORCHERET-AMARA (animatrice) : Parfait, merci. Je vais arriver sur une dernière question. Et après, je proposerai un certain nombre de ressources que vous aurez aussi à disposer à l'issue du webinar, parce qu'on est vraiment sur la fin du minutage. Donc, CIP pour un ACI, puis-je directement faire une prescription vers un acteur de la mobilité de mon territoire, ou dois-je demander au référent qui a orienté le candidat, type Mission Locale, France Travail, Impact-H, département, etc. ?
Pierre SAVARIC (AFAPCA) : Alors sur le département du Cantal, je vais parler de mon territoire, les CIP dans les ACI peuvent faire. C'est-à-dire qu'en même temps qu'on demande la fiche de prescription, on va demander un justificatif d’éloignement de l’emploi de moins de 3 mois. Donc n'importe qui qui accompagne quelqu'un sur le département du Cantal, du moment qu'il fait la fiche de prescription, qu'il donne ses coordonnées et qu'il transmet un justificatif d’éloignement de l’emploi, peut nous orienter quelqu'un pour un parcours mobilité. C'est souvent le cas sur les autres départements. Des fois, il y a des spécificités, puisqu’en fonction des financements des plateformes de mobilité, il peut y avoir des acteurs privilégiés pour prescrire. Mais c'est souvent au plus large. Je regarde Emma en diagonale, mais c'est souvent accessible au plus grand nombre.
Emma MEYLAN (Mob’in) : Eh bien, oui, c'est... Emma Oui, oui, non, non, C'est juste que... Tout va bien. Je réponds en même temps par rapport à la Savoie, puisqu'il y avait beaucoup de questionnements aussi sur le territoire de la Savoie. Et effectivement, je disais sur le tchat qu'on n'a pas d'action, de diagnostic prévu et qu'effectivement, les plateformes mobilité, aujourd'hui, c'est plutôt WiMoov. Et on a un acteur autour du cycle qui s'appelle l'Agence écomobilité Savoie-Montblanc.
Pierre SAVARIC (AFAPCA) : Et moi, je vois un message de savoir si dans le Rhône, il y a un acteur comme l’AFAPCA, ça s'appelle MobilAid. Vous allez le retrouver sur la carte qu'Emma vous a présentée. Et je pense que dans les documents, par la suite, vous pouvez ordonner différents acteurs par territoire.
Emma MEYLAN (Mob’in) : Tout à fait, exactement. Donc, à la fois sur notre livret, mais à la fois sur les outils OnYgo et Dora.
Ann PORCHERET-AMARA (animatrice) : Parfait, on va clore ce temps de questions-réponses. On va arriver vraiment sur les ressources que je vais vous présenter rapidement, mais que vous retrouverez par la suite. Donc, dans un premier temps, je tiens à remercier chaleureusement nos intervenants d'avoir pris ce temps pour vous permettre d'éclaircir votre horizon mobilité. Donc, sur les ressources, on a pas mal de choses, vous pourrez les explorer tranquillement par la suite. Donc, effectivement, on a le site Internet de Mob’in dont vous avez entendu parler aujourd'hui qui œuvre pour réduire les inactivités d'accès à la mobilité. On a la plateforme OnYgo qui vous aide à trouver des solutions mobilité adaptées. On a Diago, c'est une application web qui est à destination des acteurs de la mobilité et des collectivités territoriales et services de l'État, qui vous aide à comprendre les enjeux de mobilité sur un territoire, notamment à l'aide de cartes. Emma peut intervenir si je suis un peu à côté.
Emma MEYLAN (Mob’in) : C'est une cartographie où on peut avoir des chiffres, des données, et même plus largement aussi. C'est des chiffres qui sont tirés notamment de l'INSEE, etc. Et je vous invite à le consulter pour avoir vraiment un regard sur un territoire assez précis.
Ann PORCHERET-AMARA (animatrice) : On a également un livret, le « Livret Mob’in », qui vous informe sur la fédération, ses membres, et aussi une revue « Bouche à oreille » qui donne la parole aux adhérents. Ça permet aussi d'avoir des témoignages concrets. Après, au niveau aussi d'outils, on a Form’toit. C'est une plateforme régionale qui permet aussi d'aborder des solutions concrètes aux freins à la mobilité sur le territoire, pour les jeunes en formation. Donc, au-delà du simple logement, c'est initialement effectivement conçu comme une plateforme d'accès au logement temporaire pour les alternants. Et ça s'est élargi par la suite, on a un outil d'identification de solutions, de mobilité, de proximité. Ça peut vous poser des aides de transport en commun ou des aides financières pour réparer son véhicule, notamment. On a aussi les aides France Travail. Je vais balayer un petit peu. Donc, pour trouver des aides liées aux questions d'emploi au plus près de son territoire, et notamment sur la question de la mobilité.
Et après, on a effectivement un certain nombre d'aides régionales spécifiques autour des questions de transport en commun, transport scolaire, covoiturage. Voilà, Je vous laisserai aussi le temps d'aller explorer parce qu'il y a énormément de choses, mais ça peut aussi être autour du permis de conduire. Et pour finir, effectivement, les fameuses plateformes mobilité par département dont vous a parlé Emma et dont on vous disait qu'on les avait recensés. Vous les retrouverez dans le détail ici, pour chaque département.
Il se trouve qu'on a effectivement, dans le cadre de ces rendez-vous compétences, on fonctionne avec un webinar sous format court, qui est complété en fait par des ateliers par la suite qu'on appelle ateliers Pair’Formance et qui vous permettront d'approfondir le sujet en parlant davantage des freins à la mobilité. Donc, on est plus focus là-dessus. Donc, si vous êtes intéressés, c'est à distance, c'est gratuit et c'est à ces dates-là. Après, je vous laisserai aller explorer le site de Via Compétences et notamment le plan de professionnalisation pour en savoir un petit peu plus. Donc, on a débordé un petit peu, mais je pense que c'était important parce que c'est un sujet riche et qui demande quand même un certain nombre d'informations. Et on vous laissera aller un petit peu plus loin en allant parcourir tous ces documents que vous allez recevoir. Merci encore à nos intervenants.
Emma MEYLAN (Mob’in) : Merci à vous.
Pierre SAVARIC (AFAPCA) : Merci.
Ann PORCHERET-AMARA (animatrice) : Merci. Et puis, à bientôt, pour d'autres temps, notamment sous forme d'atelier. Bonne journée à vous.
Pierre SAVARIC (AFAPCA) : Au revoir.