Les facteurs de risque

Les facteurs de risque de décrochage scolaire sont multiples et surtout interdépendants. Il est parfois difficile de les repérer, ils n'ont de valeur que dans leurs accumulations. Les facteurs peuvent être internes à l'individu (troubles de l'apprentissage, manque de confiance en soi) ou externes (climat scolaire difficile, refus d'une orientation).

Les facteurs individuels 

Les milieux social et familial

Les populations concernées par le décrochage scolaire sont relativement hétérogènes et touchent toutes les catégories socioprofessionnelles, toutes les structures familiales et tous les milieux d'origine

Un enfant issu de milieu défavorisé a 4 fois plus de risque de quitter l’école sans diplôme à compétences scolaires identiques, selon une étude du CIDJ, parue le 5 janvier 2025.

Lire l'étude du CIDJ "Les décrocheurs deviennent-ils tous des NEET ?"

Le niveau de diplôme des parents, et particulièrement celui de la mère, semble déterminant.  

Le niveau d’implication des parents dans la scolarité de leur enfant (aide aux devoirs, contrôle du travail scolaire), une vision positive de l’école, une bonne réactivité face aux difficultés scolaires, une attitude encourageante et valorisante diminuent le risque de décrochage.

Des difficultés scolaires précoces

Les plus forts prédicteurs de la sortie sans qualification du système éducatif sont les difficultés précoces d’apprentissage, les résultats aux évaluations en 6ᵉ et le redoublement en collège.  En 2023, 7,6 % des jeunes âgés de 18-24 ans sont sortis précocement du système scolaire, ils ne sont plus en études, ne sont pas diplômés du second cycle de l’enseignement secondaire et n’ont pas suivi de formation au cours des quatre dernières semaines. 

Des expériences scolaires négatives

L'élève peut percevoir différentes situations scolaires comme négatives : une mauvaise note, des remarques, une prise de parole difficile devant la classe. Tous ces événements peuvent faire naître chez l'élève un sentiment d'incompréhension, une perte du sens de l'école, des difficultés à comprendre les programmes et les règles. Ce qui peut entrainer un découragement, de l'ennui, pour finir par un désengagement progressif de l'école.

Les facteurs de contexte 

Le climat scolaire 

Le bien-être des élèves, des personnels, le soutien scolaire pour réduire les inégalités entre les élèves, une prévention contre les violences et le harcèlement, l'application d'une justice scolaire peuvent créer un climat scolaire favorable et ainsi limiter le décrochage des élèves. 

En 2025, il est prévu un renforcement des mesures pour améliorer le climat scolaire : 150 conseillers principaux d’éducation et 600 assistants d’éducation seront recrutés dans les collèges et lycées les plus exposés aux risques de violence. Et 1 000 établissements scolaires seront sécurisés en lien avec les collectivités.
L’enquête locale climat scolaire ELCS permet, sur la base d’un questionnaire numérique envoyé aux élèves, parents et enseignants, de mesurer le niveau du climat scolaire de l’établissement.  
Télécharger "L’enquête locale de climat scolaire (ELCS) : un outil pour améliorer la qualité de vie des écoles et des établissements".

La mixité sociale 

L'absence de mixité sociale provoque de la ségrégation sociale, il existe encore trop de disparités entre les établissements.

Il faut favoriser la mixité sociale et scolaire pour améliorer la réussite des élèves et ainsi mieux prévenir le décrochage scolaire. 

Des recherches récentes montrent que la diversité sociale au sein des classes a des effets qui dépassent la simple réussite scolaire : elle encourage le développement des compétences socio-émotionnelles des élèves, contribue à diminuer les stéréotypes raciaux et sociaux, et permet aux élèves issus de milieux défavorisés une meilleure insertion professionnelle.
Consulter la publication de la Banque des territoires sur "La mixité sociale a des effets importants à long terme".
Voir l'étude "Mixité sociale à l'école : nouveaux regards_" du CEREQ

Des pratiques pédagogiques 

Des pratiques peu valorisantes et peu différenciées peuvent accentuer le désintéressement des élèves. 

Pour en savoir plus sur le réseau d’acteurs au service de l’innovation et de son accompagnement.

Des inégalités entre les territoires 

Les inégalités territoriales peuvent conditionner les choix d’orientation des jeunes. Les élèves des territoires ruraux ou défavorisés s’orientent moins souvent vers les filières générales et les études longues, en partie à cause d’une offre de formation moins diversifiée et d’un environnement social moins porteur. Ces écarts ne s’expliquent pas uniquement par le niveau scolaire ou social, mais aussi par l’effet propre du territoire, qui conditionne les aspirations, les choix et les possibilités réelles d’orientation et d’insertion professionnelle. 

Découvrir l'enquête trajectoires/AFEV Jeunesse rurale et urbaine : même combat face aux inégalités (septembre 2025)

Baromètre 2025 Accrochage et mixité scolaire

Une étude réalisée auprès de 1649 enseignants par EcolHuma révèle que la présence de plusieurs facteurs de risque n’implique pas forcément un décrochage. Les chercheurs ont créé un indicateur de risque basé sur la présence d’au moins 2 facteurs de risque et 2 signaux d’alerte relatifs au désengagement scolaire. Il ressort que 21 % des élèves seraient en risque élevé de décrochage scolaire, et 28 % ne persévèrent pas face aux difficultés. Toutefois la relation école-familles reste un levier fort pour lutter contre le désengagement du jeune.

Accéder à l'étude Accrochage et mixité scolaire

Texte riche

Focus sur la feuille de route régionale 2025-2028 sur la santé mentale réalisée par l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes

  • Renforcement de la prévention
    • Mise à disposition de temps de psychologues au sein des Missions locales.
    • Déploiement de la ligne d’écoute NIGHTLINE pour aider les étudiants de Lyon et de Saint-Étienne
  • Lutte contre le harcèlement scolaire
    • Soutien au programme « sentinelle et référent » porté par l’association Programme PHARE
  • Formation d’ambassadeurs en santé mentale
    • Développer un partenariat entre la fondation Action et recherche handicap et santé mentale (ARHM) et Unis Cités (l'association du Service Civique en France)
  • Renforcer les compétences psychosociales
  • Former les étudiants aux premiers secours en santé mentale
  • Faire émerger un acteur en charge de la coordination de la santé des 3-11 ans : les maisons de l'enfant et de la famille
  • Renforcer les maisons des adolescents (MDA)
  • Renforcer les centres médico-psychologiques (CMP) Enfants Adolescents.
SVG

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