Jeunes en rupture : un kit pour les professionnels de l'accompagnement

Ce kit est issu d’une rencontre nationale de réflexion sur la mise en œuvre du « CEJ jeunes en rupture » par les acteurs de l’insertion des jeunes, du milieu associatif et les représentants du monde économique et de jeunes accompagnés dans le cadre de ce dispositif.

Il a un double objectif :

• d'outiller les professionnels
• et de partager des solutions identifiées.

Qui sont les jeunes en rupture ?

Les jeunes en rupture sont des adolescents ou de jeunes adultes. Ils font face à des situations de dérive sociale, d'échec scolaire ou de précarité et se retrouvent souvent isolés des structures éducatives, familiales et sociales. Ce qui peut conduire à des comportements de marginalisation. Ils peuvent être :

• en rupture familiale
• vivant dans des conditions difficiles
• sans soutien ni repères stables.

Ils sont parfois confrontés à des difficultés économiques, à la violence ou à la toxicomanie, ce qui accentue leur exclusion. Leur situation de désocialisation les empêche de s'intégrer pleinement dans la société.

Les jeunes en difficulté rencontrent souvent des obstacles dans leur parcours d'insertion professionnelle et sociale, nécessitant un accompagnement spécialisé pour surmonter leurs problématiques de réinsertion.

Selon leur situation, de nombreux dispositifs d’accompagnement sont disponibles pour faciliter leur réintégration dans la société.

Des préconisations pour accompagner les jeunes en rupture

Ces recommandations émanent de discussions de professionnels et de jeunes accompagnés en "CEJ jeunes en rupture".

Présentation des 9 préconisations :

• Favoriser un accompagnement global du jeune sur différents champs qui les concernent( l’orientation, la santé, le logement,etc.). Ceci afin de sécuriser au mieux son parcours d’insertion professionnelle. Le lien de confiance entre le conseiller et le jeune est alors essentiel.
• Repérer les jeunes et susciter leur adhésion, prévoir des actions spécifiques pour les jeunes filles.
• Accompagner spécifiquement des jeunes issus de milieu rural. La communication via les réseaux sociaux, en développant des méthodes d’aller vers pour ces jeunes et leurs familles, est à privilégier.
• Tenir compte des problèmes de mobilité des jeunes par la mise en place de solutions (navette, covoiturage, véhicule de location, etc.).
• Garantir un accès aux droits pour ces jeunes en privilégiant des accueils hors les murs, sur des horaires adaptés, avec des référents « jeunes en rupture » au sein des administrations. La mobilisation également des acteurs du secteur bancaire pour faciliter l’ouverture de compte bancaire est à prévoir. Par exemple : la création d’un coffre-fort numérique par et pour le jeune.
• Lutter contre les problèmes d’illettrisme en repérant le plus tôt possible les jeunes en difficulté d’apprentissage de la lecture. Leur proposer des cours de FLE et une cartographie des personnes pouvant les aider.
• Mieux accompagner le jeune dans sa recherche de logement et d’accès aux droits. Besoin de plus de coopération entre les acteurs en charge du logement, cartographie des différents dispositifs.
• Mieux prendre en compte les problèmes de santé mentale des jeunes en renforçant la coopération entre les différents acteurs de terrain, renforcer la professionnalisation des acteurs (la formation aux premiers secours en santé mentale, la formation à l’accueil et à l’accompagnement des jeunes présentant des troubles).
• Inciter les entreprises à connaitre le parcours du jeune embauché, les différents acteurs de l’insertion professionnelle et outiller les entreprises pour développer des politiques RSE pour les jeunes et répondre aux besoins de recrutement des métiers en tension.

Des pratiques innovantes mises en œuvre sur le terrain

La seconde partie du kit est consacrée aux pratiques inspirantes proposées au niveau national en matière de :

• Repérage de jeunes (repérage par le numérique, par les pairs, bus itinérant, actions hors les murs pour aller chercher les jeunes sur leurs lieux de vie…)
• Remobilisation, elle consiste à proposer au jeune un accompagnement personnalisé par un référent de parcours en levant les freins qu’il rencontre à l’insertion professionnelle, en particulier le logement, la santé, la mobilité, l’illettrisme, l’accès aux droits. La remobilisation peut se faire autour de chantiers (construction, horticulture…).

En complément de ces dispositifs, des partenaires peuvent proposer des solutions d’aide en matière de logement, de transport, de santé, de prévention en santé mentale.