Les transitions professionnelles, tendance amorcée depuis de nombreuses années,connaissent à l'heure actuelle une accélération et s'inscrivent dans la durée. La reconversion professionnelle en fait partie, voici une définition : Évolution de la situation professionnelle qui se traduit par le passage d’un métier à un autre n’ayant pas de rapport avec le premier ou par un changement de statut qui transforme radicalement les conditions d’exercice du métier* Situations parfois subies, mobilisant un public souvent peu qualifié ; mais également choisies, par un public plutôt stabilisé et d'un niveau de formation supérieur. *Parcours et reconversion professionnelle, rapport de France compétences, 2021
La reconversion professionnelle est un phénomène protéiforme qui peut être induit par différents facteurs :
Évolution des technologies traversant tous les domaines de la société et du monde économique à un rythme accéléré ;
Nécessité d'adaptation aux nouvelles compétences ;
Émergence de nouveaux métiers, dans une temporalité inédite dans l'histoire du travail ;
Marché de l'emploi tendu, difficultés de recrutement dans plusieurs secteurs ;
Crise sanitaire, qui a été un tournant pour bon nombre de personnes ;
Recentrage de l'individu sur ses valeurs, ses motivations et le sens à donner au travail qu'il souhaite faire ;
Elles sont plurielles et se positionnent au carrefour entre le rejet d’une situation professionnelle jugée insatisfaisante, avec des impacts sur la vie personnelle et/ou la promesse d’une vie meilleure tenant compte des aspirations individuelles.
Le processus de reconversion : un processus de rupture
La reconversion professionnelle est, la plupart du temps, associée à une prise de risque (familial, financier, personnel et professionnel) importante, qui nécessite d’être maîtrisée, limitée ou assumée, pour que le processus soit engagé.
Quelles étapes ? Quels acteurs ?
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Quatre étapes structurent les parcours de reconversion
La phase de réflexion. Une situation professionnelle insatisfaisante est, souvent, à l'origine d'un souhait de reconversion. Pour autant, la décision de se lancer n’est pas aisée. C'est une aventure envisagée avec appréhension car elle peut représenter une prise de risque. La décision doit mûrir, la concrétisation peut prendre quelques mois, voire plusieurs années. Les candidats à la reconversion professionnelle repoussent l’échéance et attendent que les conditions soient réunies pour se lancer, de disposer d’un filet de sécurité.
La définition du nouveau projet : étape cruciale conditionnant la réussite du projet de reconversion professionnelle. Un projet mal ficelé ou trop ambitieux peut aboutir à un échec. Cette étape requiert du temps pour bien réfléchir le projet, le mûrir et l’affiner. L'accompagnement est un élément essentiel pour trouver et élaborer le projet correspondant aux souhaits du candidat à la reconversion.
La mise en œuvre du projet : une étape qui peut être longue et nécessiter de réaliser plusieurs démarches ; la constitution d’un dossier, la réalisation d’une formation, la création d’une entreprise, la recherche d’un emploi.
L'adaptation au nouveau métier. Pour certains, le démarrage de la nouvelle activité ne marque pas la fin du processus de reconversion professionnelle ; une période d’adaptation pour prendre ses marques dans son nouveau poste, acquérir des automatismes et gagner en efficacité peut être nécessaire pour pérenniser son activité.
Si ces quatre étapes sont bien identifiées, il ne s’agit pas pour autant d’un processus séquentiel, qui se déroulerait de manière linéaire. Elles existent dans tous les parcours mais prennent des formes très différentes au sein de chacun d’eux.
Quels acteurs dans un projet de reconversion professionnelle ?
Les candidats à la reconversion bénéficient des services de professionnels de l’orientation tout au long de leurs parcours, peu importe où ils en sont de la réflexion. Les acteurs de l'orientation les accompagnent pour sécuriser leurs choix. Ils leur apportent une méthodologie, les aident à confronter leurs projets à la réalité socio-économique de leur territoire et les soutiennent dans les moments de doute en recherchant avec eux des solutions pour lever d’éventuels freins.
Les conseillers d’orientation membres du service public régional de l’orientation (SPRO), apportent une information actualisée sur la formation et l’emploi, les filières, les métiers et leurs évolutions... avec une vision élargie des choix professionnels sur le territoire. Ils favorisent l’autonomie des personnes dans la recherche d’information, d’orientation et, à terme, leur capacité d’orientation tout au long de la vie. Consulter l’annuaire régional des conseillers.
Les conseillers en évolution professionnelle (CEP) jouent un rôle central dans l’accompagnement des candidats à la reconversion professionnelle, pour définir clairement un nouveau projet et le mettre en œuvre. Que la personne soit en emploi ou en recherche d'emploi, elle peut bénéficier de ce dispositif. Rechercher des opérateurs du CEP.
Transitions Pro Auvergne-Rhône-Alpes est l’acteur référent des transitions professionnelles des salariés. Il agit sur cinq dispositifs et facilite les démarches des salariés. Transitions Pro analyse et anticipe également les besoins en emplois et compétences du territoire et garantit la qualité des parcours de formation financés. Consulter l’offre de Transitions Pro Auvergne-Rhône-Alpes.
Dispositifs, mesures, ateliers
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Faire autre chose, évoluer, changer de métier, d'horizon... Comment faire ? Par où commencer ? A-t-on des aides ? Des questions que la personne souhaitant entamer un projet de reconversion professionnelle se pose forcément, avant de passer aux démarches concrètes.
L'Etat accompagne les transitions professionnelles
Les transitions écologique et numérique imposent des mutations rapides dans le monde du travail impactant l'emploi dans nombre de secteurs. Les transitions professionnelles deviennent un enjeu important pour les politiques publiques.
Un dossier publié fin 2021, récapitule l'ensemble des outils que l'Etat met à disposition des entreprises et des salariés pour les accompagner dans leurs transitions. Ce guide est composé de trois parties : Anticiper et faciliter les mutations / Prévenir les licenciements dans les entreprises / Accompagner les salariés en cas de restructuration conduisant à des suppressions d'emplois
Moteur de recherche pour trouver des aides, des financements... Sur le site Côté Formations
Cléor Auvergne-Rhône-Alpes : des informations générales ou locales sur les familles de métiers. Moteur qui recense tous les métiers existant en France. La description des métiers comprend les conditions d'exercice, les compétences requises... ainsi que les formations permettant d'y accéder.
Mobiville : service en ligne proposé par Pôle emploi, facilite la mobilité vers les bassins d’emploi qui recrutent. Pour ceux qui souhaitent allier cadre de vie et intégration professionnelle.
MAUDE : proposé par Transitions Pro Auvergne-Rhône-Alpes, ce moteur affiche les métiers qui peinent à trouver des candidats, la recherche se fait par territoire.
LISE: proposé par Transitions Pro Auvergne-Rhône-Alpes, cette plateforme vise la mise en relation entreprises et salariés en reconversion.
Avant de plonger dans le grand bain d'une nouvelle aventure professionnelle ou afin de se décider pour son orientation, il est possible de lever ses doutes en testant un métier ou lors d'une immersion en entreprise. Qu'il s'agisse de dispositifs publics proposés par Pôle emploi ou d'organismes privés, les solutions ne manquent pas. Parmi les leviers accessibles de découverte d'un métier ou d'une entreprise, outre le bénévolat ou le stage, Pôle emploi met en avant la plateforme Immersion facilitée, qui propose des immersions allant d'un jour à un mois pour confirmer son projet professionnel en situations réelles. Le dispositif s'adresse à toute personne demandeuse d'emploi, inscrite ou non auprès de Pôle emploi, aux jeunes suivis par les missions locales, aux bénéficiaires des minimas sociaux, aux demandeurs d'emploi en situation de handicap ainsi qu'à toute personne en activité engagée dans une démarche de réorientation professionnelle. Les actifs éligibles peuvent remplir la demande de convention et faire une demande d'immersion en quelques clics sur le site, puis être mis en relation avec une entreprise ou une structure d'accueil avec laquelle une convention d'immersion sera signée. Cette immersion facilitée, d'un mois maximum, découle du dispositif de Période de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP), un accélérateur de vocation créé en 2014 pour faire découvrir des métiers ou initier des démarches de recrutement. Outre les demandes individuelles, une PMSMP peut également être prescrite et proposée par Pôle emploi, les missions locales, Cap emploi ou d'autres structures d'insertion. L'objectif premier ? Apporter un accès direct à l'emploi, par la transformation de ces insertions en opportunités professionnelles, ou l'accélération de la recherche d'emploi, grâce à la levée de certains freins ou l'accès à une formation. À lire aussi: Recrutement et entretien: comment se distinguer? Structures spécialisées Autre dispositif proposé par Pôle emploi dans le cadre de son accompagnement : la préparation opérationnelle à l'emploi (POE), qui intervient en amont d'un recrutement pour former la personne à ses futures missions. En tant que demandeur d'emploi, vous êtes assuré de décrocher un emploi à l'issue de cette période de formation et d'immersion, puisque la POE oblige l'employeur à vous recruter. À noter que l'ensemble de ces parcours proposés par Pôle emploi ou des structures d'accompagnement sont entièrement gratuits. Pour les personnes non accompagnées par une structure d'insertion ou un organisme public, il est tout de même possible de tester un métier ou de suivre une insertion. Parmi les entreprises spécialisées, TestMonJob propose toute une série de tests en ligne gratuits pour aider l'orientation professionnelle. À commencer par un test de reconversion, qui fournit une liste de métiers classés en fonction du pourcentage de compatibilité obtenu à la fin d'un questionnaire en ligne. De manière plus concrète, le site TestUnMétier propose de découvrir des activités via plusieurs solutions payantes ou finançables par des budgets de formation ou par son entreprise. La plateforme VisioMétiers met ainsi en relation par visioconférence des personnes en reconversion avec des professionnels des métiers qui les intéressent. La solution Mob'Ex, destinée aux entreprises et à leurs collaborateurs mais aussi à tous les actifs, permet quant à elle des mises en situation chez des professionnels sous convention de stage. Quel que soit le levier sollicité, tester un métier porte ses fruits : selon une étude de Pôle emploi, 7 demandeurs d'emploi sur 10 trouvent un emploi dans les mois qui suivent une immersion professionnelle.
Le monde du travail vit en ce moment un moment charnière. D'un côté, celui-ci évolue très vite, avec une obsolescence des compétences et une transformation des métiers qui s'accélèrent de façon massive, en témoignent les premiers impacts de l'intelligence artificielle sur la manière de travailler. D'un autre côté, des actifs de plus en plus nombreux songent à changer de métier, de secteur d'activité, ou de statut, et passent à l'action. Ce sujet de l'évolution professionnelle et de la reconversion comporte deux principales problématiques : la définition de son projet professionnel ; la mise en action de son projet qui peut passer par une phase de développement des compétences à travers la formation. Dans cet article, nous vous proposons de faire un point sur les droits des individus pour répondre à ces problématiques. Un marché de la reconversion plus actif que jamais Le simple constat du nombre d'enquêtes réalisées sur le sujet de la reconversion professionnelle ces dernières années suffit à identifier la puissance du phénomène. Les chiffres révèlent, eux, des tendances significatives. Ainsi, une étude menée par l'institut YouGov sur les ambitions professionnelles des Français révèle que 2 Français sur 3 en poste envisagent ainsi de changer de poste en 2023. Pour 15 % des actifs, l'année en cours doit être celle d'un projet de reconversion professionnelle. Certaines catégories sont également plus sensibles aux reconversions professionnelles. Ainsi, selon une enquête de l'APEC, 31 % des cadres déclarent envisager une reconversion professionnelle. Ce chiffre monte à 45 % pour les moins de 35 ans et à 60 % pour les cadres en recherche d'emploi. Du côté des femmes, un sondage de l'IFOP réalisé avec le cabinet Garance & Moi, met en évidence que 57 % des salariées envisagent une reconversion professionnelle : "plus précisément, cela concerne davantage les femmes âgées de 25 à 34 ans (67 %), celles à temps partiel (63 %) et celles en CDD (74 %), mais aussi celles exerçant un métier à temps plein de 50 heures ou plus par semaine (65 %), et inévitablement celles qui sont insatisfaites de leur situation professionnelle actuelle (85 %)." Les dispositifs pour élaborer son projet professionnel La mise en oeuvre d'un nouveau projet professionnel est une problématique très fréquente chez les actifs qui souhaitent bifurquer de voie au cours de leur carrière. En effet, pour se mettre en mouvement, il faut être d'abord capable de savoir dans quelle direction regarder. Deux principaux dispositifs existent actuellement pour aider les salariés à faire le point sur leurs aspirations. Le bilan de compétences C'est un dispositif pour les actifs cherchant à faire le point sur leur parcours professionnel et envisageant une évolution ou une reconversion. Cette démarche se déroule généralement sur une période de plusieurs mois. C'est un travail d'investigation poussé accompagné par un professionnel qualifié. Il peut mobiliser des outils tels que des entretiens individuels, des tests de personnalité et d'aptitudes, ou encore des évaluations de compétences. À l'issue du bilan, un rapport est établi pour aider la personne à élaborer un projet professionnel réaliste et à mettre en place un plan d'action pour atteindre ses objectifs. Le financement du bilan peut être réalisé grâce au CPF, à l'AIF si le salarié est demandeur d'emploi ou encore par un financement de l'employeur. Le Conseil en évolution personnelle (CEP) Le CEP est un service gratuit visant toute personne souhaitant faire le point sur sa situation professionnelle. Il est proposé par des organismes habilités (Pôle emploi, APEC, Mission locale...). Il comporte les prestations suivantes : un entretien individuel permettant d'analyser sa situation professionnelle ; un conseil personnalisé pour définir son projet professionnel ; un accompagnement dans la mise en oeuvre de ce projet. Un document de synthèse est remis à l'issue de la prestation, récapitulant son projet de reconversion et la stratégie envisagée pour sa mise en oeuvre. Suivre une formation peut faire partie de cette stratégie. Les dispositifs pour financer son projet d'évolution ou de reconversion professionnelle Plusieurs dispositifs existent pour financer une formation dans le cadre d'une reconversion ou évolution professionnelle, en fonction de la situation de l'individu. Pour se reconvertir : le projet de transition professionnelle (PTP) Le PTP a succédé au CIF (Congé individuel de formation) en 2019. Il est actuellement géré par les associations Transitions Pro (ATpro). Son but est de financer la reconversion professionnelle des salariés qui souhaitent changer de profession ou qui veulent évoluer dans leur carrière grâce à une formation certifiante de longue durée. Pour être éligible, le salarié doit cumuler plus de deux ans de travail, dont au moins un an chez son entreprise actuelle. Le salarié doit également négocier avec son employeur son congé de formation. Ce dernier ne peut pas le refuser, mais uniquement le reporter. Le financement est accordé sur dossier. Le caractère certifiant de la formation ne suffit pas. Il faut en effet que le projet de la personne soit cohérent et que les perspectives d'emploi soient également au RDV. Les métiers en tension ou porteurs font donc logiquement partie des principales formations financées. Pour suivre une formation certifiante : le CPF Ce financement est disponible pour tous les actifs qui disposent d'un compteur en euros alimenté chaque année. Ce n'est pas à proprement parler un dispositif visant la reconversion professionnelle. Toutefois, comme sa finalité est, la majorité du temps, l'obtention d'une certification professionnelle, il participe, de fait, à de nombreux projets de reconversion professionnelle. Ce dispositif est géré par la Caisse des dépôts et consignation (CDC) et mobilisable via la plateforme Mon Compte Formation. Pour évoluer dans son entreprise : la Pro-A Ce dispositif est géré par les OPCO (Opérateur de compétences). Il permet à des personnes disposant d'au maximum un BAC+2 de suivre une formation longue et certifiante (RNCP) en alternance tout en restant dans son entreprise. Cette formation doit avoir pour objectif une évolution professionnelle (exemple : un technicien qui passe chef d'équipe). C'est la raison pour laquelle un avenant doit être signé en amont de la formation. Cela reste toutefois un dispositif à la main de l'employeur et forcément coconstruit. Il nécessite également que la branche professionnelle de l'entreprise ait signé un accord étendu pour en assurer le financement. Pour se reconvertir vers une autre entreprise : Transco Le dispositif Transco a été créé pendant la crise de la COVID, en réponse aux problématiques économiques des entreprises. Il s'agit en effet d'identifier sur des territoires : les entreprises en difficulté économique ou subissant des mutations (technologiques, organisationnelles et/ou environnementales) ; les entreprises ayant des besoins en main d'oeuvre non pourvus. L'objectif est de créer des passerelles entre ces deux types d'entreprises pour prévenir des situations de licenciement économique. Financé via le budget de l'État, il vise les salariés ayant : + 2 ans d'expérience pro et occupant des métiers à risque et précarisés ; visant une formation certifiante sur des métiers porteurs pouvant aller jusqu'à 24 mois (ou 2 400 heures) maximum. Les critères de prise en charge varient en fonction de la taille de l'entreprise. Ce dispositif n'a malheureusement pas encore connu le succès escompté. Le budget associé à ce dispositif est ainsi passé de 500 millions d'euros en 2022 à seulement 50 millions en 2023. Pour les demandeurs d'emploi Les demandeurs d'emploi ne sont pas laissés-pour-compte, il existe des dispositifs qui leurs sont dédiés. L'Aide individuelle à la formation (AIF) L'AIF permet de financer une formation qui vise un retour à l'emploi. Celle-ci doit être validée par le conseiller Pôle emploi. Si un autre financement permet de financer la formation (le CPF par exemple), alors l'AIF n'est pas mobilisable. Toutefois, si le CPF ne couvre pas 100 % du prix de la formation, l'AIF prend en charge le différentiel. La POEI et l'AFPR Ces deux dispositifs jumeaux permettent de financer une formation préalable au recrutement en entreprise. Concrètement, ils visent les entreprises qui n'arrivent pas à recruter sur leur bassin d'emploi. Cela va donc cibler en priorité : les métiers en tension (transports, aide à la personne...) ; les filières d'avenir (développement durable, data...). L'entreprise identifie un OF pertinent sur cette thématique et contacte Pôle emploi pour mettre en place le financement. La principale différence entre les deux dispositifs viendra de la durée du contrat proposée après la formation : plus de 12 mois pour la POEI et entre 6 et 12 mois par l'AFPR. La POEC C'est la même logique que la POEI mais à une échelle collective. Dans la pratique, ce sont les OPCO qui identifient des besoins en compétences sur un territoire et/ou une branche professionnelle. En collaboration avec Pôle emploi, ils lancent une procédure de sélection du/des OF via un appel d'offre. Les formations sont ensuite proposées aux demandeurs d'emploi, et une convention tripartite est signée avec l'entreprise accueillante. Une simplification du système à venir ? Le sujet d'une simplification du système des reconversions professionnelles est actuellement en débat. Après la recommandation de la Cour des comptes de fusionner les AT Pro avec les OPCO pour davantage de lisibilité, c'est désormais Carole Grandjean, la ministre déléguée chargée de la formation professionnelle qui a lancé des discussions avec les partenaires sociaux pour simplifier le paysage des dispositifs de reconversion professionnelle. Seuls 60.000 parcours de transitions professionnelles avaient été financés en 2022. L'article Comment bien préparer sa reconversion professionnelle ? est apparu en premier sur Digiformag.
Le stage d'immersion professionnelle consiste à intégrer une entreprise pendant une période courte et non rémunérée. Il est nécessaire de le faire valider par une convention de stage. Le stage vous permet de conserver votre statut initial (salarié, demandeur d'emploi...) et d'être couvert par un prescripteur (Pôle Emploi, Cap Emploi, etc.). Vous pouvez être accompagné par un conseiller emploi qui validera la convention avec vous et vous aidera dans les différentes étapes de votre projet. Le stage d'immersion professionnelle est possible grâce au dispositif PMSMP (Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel) dans le cadre de la loi du 5 mars 2014 concernant la formation professionnelle, l'emploi et la démocratie sociale. Comment fonctionne le stage immersif en milieu professionnel ? Le stage d'immersion professionnelle peut être réalisé en continu ou en plusieurs fois. La durée maximale de toutes les périodes de stage cumulées ne doit pas excéder 2 mois sur une période de 12 mois. Le stage peut être renouvelé si les objectifs définis n'ont pas été atteints pour une durée d'un mois. L'immersion professionnelle a lieu dans une structure d'accueil comme une entreprise ou une association. Vous devez être accompagné par un tuteur qui vous aide, vous informe et vous guide. Pendant la durée du stage, vous avez le droit aux mêmes avantages que les employés : restaurant d'entreprise, participation aux frais de transport... Le déroulement du stage d'immersion : présentation entre le stagiaire et les équipes ; explication de la mission ; entretien avec les différents professionnels de la structure ; observation en autonomie. Si vos compétences le permettent, vous pouvez réaliser des tâches dans l'entreprise tout en respectant : les horaires de travail ; le temps de repos hebdomadaire ; le respect de la santé et la sécurité au travail. Quel est le cadre juridique du PMSMP ? La PMSMP n'est ni une période de travail ni une période de formation. Les stagiaires ne sont pas des employés de la structure qui les accueillent et ils conservent leur statut initial. Ainsi, si vous êtes au chômage, vous continuez à percevoir vos indemnités. Si vous êtes salarié, vous conservez votre rémunération ainsi que votre poste à la fin du stage. Pendant la période d'immersion professionnelle, vous bénéficiez d'une couverture sociale, indispensable, en particulier en cas d'accident du travail. Vous devez également respecter les règles applicables aux salariés (hygiène, sécurité, règlement intérieur...). ● Lire aussi Réforme assurance-chômage : les nouvelles règles en 2023 Plusieurs organismes peuvent conventionner le stage d'immersion professionnelle : Pôle Emploi pour les demandeurs d'emploi ; Cap Emploi si vous êtes en situation de handicap ; L'Apec pour les salariés avec un statut de cadre ; les missions locales si vous avez moins de 26 ans ; les structures d'insertion par l'activité économique (SIAE) si vous êtes salarié en insertion professionnelle ; les conseils départementaux ; les organismes proposant des préparations à l'apprentissage. Il est obligatoire de passer par un intermédiaire et une convention pour réaliser un stage en France. Cette convention précise la durée du stage, les missions attendues, les horaires de travail, etc. 3 enjeux de l'immersion professionnelle Faire un stage en entreprise a trois enjeux pour votre vie professionnelle : découvrir un nouveau métier ou un domaine d'activité ; confirmer une envie professionnelle, un projet de reconversion ou une évolution de carrière ; initier une démarche de recrutement pour trouver un emploi ou dans le cadre d'une réorientation professionnelle. Les objectifs du stage sont définis en amont avec votre prescripteur. Le stage d'immersion professionnelle vous permet de tester un métier le temps d'une courte période. Si vous avez envie de changer de métier, mais que vous hésitez, que vous ne savez pas si la profession que vous avez en tête vous plaira une fois lancé... Tentez le stage en immersion professionnelle avec la PMSMP. Comment réaliser un stage d'immersion professionnelle ? Pour réaliser un stage d'immersion professionnelle, vous devez trouver une entreprise d'accueil et signer une convention en trois parties (vous, votre prescripteur et l'organisme d'accueil). Le but du PMSMP est de découvrir une profession ou un secteur d'activité de façon immersive. Se confronter à des situations réelles permet de confirmer ses motivations pour un changement d'emploi ou bien de confirmer une envie d'orientation professionnelle vers un nouveau domaine d'activité. 1. Avant la demande de stage Avant de faire une demande de stage, vous devez vérifier que les conditions d'éligibilité à la PMSMP sont respectées. Ces conditions peuvent varier en fonction de votre situation professionnelle. Vous rapprocher d'un prescripteur est nécessaire pour en savoir plus. Veillez aussi à ce que votre projet de reconversion soit solide. Le stage d'immersion doit être un accompagnement dans l'emploi grâce à une mise en situation professionnelle. Ce n'est pas une formation pour acquérir de nouvelles compétences professionnelles. 2. Les documents à prévoir Les périodes de mise en situation en milieu professionnel ne sont pas des périodes de travail. Elle fait l'objet d'une convention à remplir par : le bénéficiaire (et son employeur s'il est salarié) ; la structure d'accueil qui doit obligatoirement posséder un numéro de SIRET ; l'organisme prescripteur ; la structure d'accompagnement si elle est différente du prescripteur. La convention de stage est un document Cerfa que vous pouvez télécharger ici : document stage d'immersion professionnelle. Quelle est la durée du stage professionnel ? La durée du stage d'immersion professionnelle est d'un mois. Mais une PMSMP peut être effectuée de manière discontinue et renouvelée pour une durée supplémentaire d'un mois. Toutes périodes cumulées, le stage ne doit pas excéder une durée de deux mois sur une période totale de 12 mois dans la même entreprise. Si les bénéficiaires ont un statut de salarié, le stage ne doit pas dépasser plus de 25 % de la durée totale du contrat de travail en cours. Qui peut bénéficier d'un stage d'immersion professionnelle ? Vous pouvez bénéficier d'un stage d'immersion professionnelle si vous faites l'objet d'un accompagnement social ou professionnel personnalisé. Les personnes qui peuvent réaliser une PMSMP sont : les demandeurs d'emploi inscrits ou non auprès de Pôle Emploi ; les jeunes en demande d'insertion ; les demandeurs d'emploi reconnus comme travailleurs handicapés et accompagnés par Pôle Emploi ou Cap Emploi ; les bénéficiaires du RSA ; les salariés accompagnés par les SIAE ; les travailleurs handicapés accueillis en établissement et service d'aide par le travail (ESAT) ; les salariés en parcours emploi compétences dans le cadre d'un contrat unique d'insertion (CIU) ; les salariés engagés dans une démarche de recherche d'emploi et inscrits à Pôle Emploi. Où réaliser son stage professionnel pour tester un métier ? Vous pouvez réaliser un stage d'immersion professionnelle dans : une entreprise privée ; la fonction publique ; une association ; une collectivité territoriale. La structure doit être une entité juridique déclarée et couverte par les assurances. Et en fin de stage ? À la fin de cette période de stage, vous n'aurez pas de rapport de stage à effectuer (comme en troisième). En revanche, effectuer un stage d'immersion professionnelle doit favoriser l'embauche et un parcours professionnel d'accès à l'emploi et de sécurisation. La PMSMP doit permettre au stagiaire qui en bénéficie : d'accéder à un emploi en transformant ces périodes d'observation en opportunité de travail et en offre d'emploi ; d'acquérir de l'expérience et des compétences pour faciliter l'accès à l'emploi ; de conformer un changement de voie professionnelle (ou pas) ; d'entamer des démarches pour suivre une formation et accéder à ce poste. Témoignage d'une reconversion après un stage d'immersion professionnelle Émilien, 34 ans, s'est reconverti professionnellement en tant qu'analyste en cybersécurité après avoir été infirmier pendant 8 ans. Il a pu obtenir une convention de stage et effectuer un stage en entreprise pour découvrir ce monde professionnel très différent de son parcours professionnel initial. Avant d'effectuer un stage professionnel, il a effectué un bilan de compétences financé par Pôle Emploi duquel ressortent deux voies qui pourraient lui correspondre : conseiller funéraire et secteur de l'informatique. Émilien décide de tester le métier de conseiller funéraire en réalisant un stage d'immersion en entreprise. Il réalise au bout d'une semaine que ce métier n'est pas fait pour lui. Découvrez le témoignage entier d'Émilien sur sa reconversion professionnelle. 3 avantages de faire un stage professionnel Le stage d'immersion professionnelle est un dispositif avantageux pour réussir une reconversion professionnelle. Voici trois avantages du stage d'immersion professionnelle : apprendre un nouveau métier en situation réelle ; poser directement ses questions aux professionnels ; se faire des contacts et enrichir son réseau professionnel. Le stage d'immersion permet de confirmer un projet, une envie, une aspiration. Il permet de découvrir une nouvelle branche professionnelle afin de se reconvertir ou de se faire recruter. La PMSMP est également une bonne solution pour se faire remarquer par l'employeur et, pourquoi pas, se faire recruter à la fin de la période de stage. ● Pour vous aider : Catégories