Zoom sur les mineurs non accompagnés

Qui sont les mineurs non accompagnés (MNA) ? 

Le statut de MNA est attribué lorsque trois critères sont réunis :  

• La minorité : personne de moins de 18 ans.
• L’isolement : personne ne disposant pas, sur le territoire national, de responsable légal ou de personne majeure volontaire pour assurer sa prise en charge.
• L’extranéité : personne ne possédant pas la nationalité française.

Lorsqu’une personne se déclare mineure isolée, les services départementaux de l'aide sociale à l’enfance (ASE) procèdent à l’évaluation de ces trois critères cumulatifs.  

Chiffres 2024 et tendances 

Le rapport annuel d’activités de la mission mineurs non accompagnés (MMNA) permet d’identifier de grandes tendances nationales :  

Nombre de mineurs non accompagnés en baisse

13 554 ordonnances et jugements de placement enregistrés en 2024, soit autant de nouveaux MNA (-30 % par rapport à l’année N-1). 

Des mineurs non accompagnés de plus en plus jeunes

Évolution de l’âge des MNA entre 2023 et 2024

Source en téléchargement : "Rapport annuel d’activité 2024 – Mission nationale mineurs non accompagnés"

L’âge moyen des MNA confiés à l’ASE passe de 16 ans en 2023 à 15,7 ans en 2024. 

Depuis 2020, les enfants âgés de 10 à 15 ans sont de plus en plus représentés alors que ceux de 17 ans et plus le sont de moins en moins.

Augmentation de la proportion de jeunes filles 

La proportion de jeunes filles parmi les MNA comptabilisés par la MMNA en 2024 atteint 8,6 %. Ce taux est en augmentation depuis 2015.  

Répartition des pays d’origine 

Les cinq principaux pays d’origine des MNA en 2024 sont :  

• la Guinée (27 %)
• le Mali (16,1 %)
• la Côte d’Ivoire (15,8 %)
• la Tunisie (6,1 %)
• l’Algérie (5,4 %) 

L’année 2024 voit une forte augmentation des MNA originaires du Mali et une forte diminution de celles et ceux originaires de Tunisie.

La loi « Plein emploi » et l’accompagnement des MNA

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, tous les jeunes sollicitant un accompagnement auprès des Missions Locales dans le cadre d’un parcours contractualisé doivent être inscrits auprès de l’opérateur France Travail. Pour cela, ils doivent disposer d’un document ou titre de séjour autorisant son titulaire à travailler. Certains MNA ne disposent pas de ces documents et n’ont par conséquent pas accès aux dispositifs tels que :  

• Parcours Contractualisé d’Accompagnement vers l’Emploi et l’Autonomie (PACEA).
• Contrat d’engagement jeune (CEJ).

Le dispositif Parcours d’appui et d’orientation (PAO) mis en place par les Missions Locales est destiné aux jeunes de 16 à 25 ans qui ne peuvent pas s’inscrire comme demandeurs d’emploi auprès de France Travail en raison de leur situation administrative. Il n’ouvre pas de droits à indemnité mais ouvre l’accès à tous les services de la Mission Locale ainsi qu’à un accompagnement personnalisé afin de construire son projet.  

Focus de l’OFPRA sur les MNA sollicitant une protection internationale

L’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) publie le 19 novembre 2025 un focus sur les mineurs non accompagnés en quête de protection internationale. Outre les situations laissant craindre des persécutions, les situations de conflit et de violence, les enfants sont potentiellement exposés à des risques spécifiques tels que : l’enrôlement des enfants soldats, les enfants-sorciers, les crimes pédo-sexuels, les mariages précoces ou les mutilations sexuelles. 

Parmi les 13 554 MNA nouvellement confiés aux départements en 2024, 7,6 % demandent l’asile. Les demandes d’asile aboutissent favorablement dans 87 % des cas. Ce taux est bien supérieur aux taux d’attribution de l’asile de la population générale, qui est lui juste en dessous des 50 %. 

En 2024, les MNA demandant l’asile sont de nationalité afghane à 42,3 %, soudanaise pour 8,7 %, ivoirienne à 8,7 %, congolaise (RDC) à 7,7 % ou guinéenne pour 7,1 %.  

Malgré une population de MNA très majoritairement masculine (91 %), les jeunes filles sont sur-représentées lorsqu’il s’agit du taux de demande d’asile parmi les MNA : elles en représentent 25 %.  

Une procédure spécifique pour la demande d’asile 

À l’OFPRA, la procédure de demande d’asile est adaptée : des critères tels que l’âge, le degré de maturité, le niveau d’éducation et les éventuelles séquelles dues à des traumatismes sont pris en compte. Les demandes de protection sont examinées par des personnels spécialement habilités permettant d’instaurer un cadre d’entretien sécurisant.