Brisons la glace !

Démarrer une animation de groupe, une formation ou une réunion collective, représente toujours un petit défi ! Comment embarquer le groupe dans le temps de travail ? Comment proposer un démarrage avec ce « petit plus » qui déclenche attention et confiance chez les participants ? Découvrez comment bien lancer toutes vos formations dans ce nouvel épisode de Lampe de Poche, le Podcast de Via Compétences.

Publié le 4 avril 2024

emploi, orientation, formation

lampe de poche: le podcast qui éclaire votre quotidien pro. le podcast qui éclaire votre quotidien pro

[Extrait d'un spectacle de Florence Foresti]

vous vous êtes au spectacle vous êtes assis, mais moi je bosse. (rires) Non mais c'est vrai tous les artistes commencent leur spectacle comme ça : WOUUH ! ça me fait super plaisir ! (rire) m'étonnerait que vous arriviez au bureau, vous le matin 9h "WOUH ! ça fait super plaisir! ça va ? WOUH ! voilà la photocopieuse ! AH !"

(intro - Julie MULOT)

évidemment c'est souvent avec un peu moins d'enthousiasme que l'on démarre une journée de formation ou

un temps de réunion. La dynamique peut sembler difficile à installer et nous n'avons pas tous le talent des artistes de standup pour déclencher de la motivation et le sentiment d'adhésion de nos publics. 

alors, comment créer du lien entre les participants au démarrage d'un temps de travail collectif ? comment capter l'attention? comment mobiliser son public ? et comment installer un climat de confiance ?

Aujourd'hui nous échangeons avec Laurence Brunier, formée à l'utilisation des neurosciences en pédagogie et directrice et formatrice chez Axelis Conseil. Laurence intervient notamment dans le cadre du titre professionnel de formation de formateur pour adultes.

Laurence pourriez-vous nous dire pourquoi il est important de bien démarrer une animation de groupe ?

(Laurence Brunier)

et bien pour plusieurs raisons mais notamment, quand on accueille des gens en formation, parfois ils ne se connaissent pas parfois elles se connaissent. Nous on sait ce qu'on va leur proposer de faire et vers où on veut les emmener mais eux ne le savent pas.

Un certain nombre d'entre eux peuvent avoir une appréhension ou une inquiétude quant au déroulement de la formation donc pour les mettre en confiance c'est important de bien les accueillir. Mais je dirais comme on accueille des amis à la maison.

(Julie MULOT)

Alors justement concernant cet accueil précieux dont vous venez de parler, est-ce que vous auriez des exemples issus de votre expérience de démarrage un petit peu raté ?

(Laurence Brunier)

oui j'ai deux expériences extrêmes. une première expérience dans le cadre des formations de formateurs que je dispense depuis plusieurs annéesles formateurs s'entraînent à accueillir les groupes. Certains commencent d'une façon très très classique, presque académique, en présentant les objectifs, le déroulement le programme et cetera.. et un tour de table.

Et en fait plus le groupe est grand, plus ce temps-là va être long. Donc ça veut dire que les stagiaires vont être en position passive et risquent de décrocher vraiment très rapidement de la dynamique qu'on voudrait installer.

donc du coup le formateur lui va mettre beaucoup de temps à créer le lien qui est si précieux pour le déroulement de la formation.

le deuxième j'avais un formateur qui avait énormément soigné son introduction et s'était entraîné chez lui à rentrer en salle en déclamant une belle fable de La Fontaine. donc qui avait surpris tout le groupe, tout le monde était en admiration devant cette fable qui qui était déclamé comme au théâtre.. sauf qu'après ça fait une grosse chute. Tout le déroulé pédagogique était tellement inférieur à l'entrée en scène que finalement le groupe pas décroché.

donc entre ces deux extrêmes, c'est vrai que c'est un vrai exercice, de bien choisir les activités qui permettent de faire un accueil de confiance.

(Julie MULOT)

Donc on peut pas non plus dire que si le démarrage est réussi tout est gagné pour la suite de la formation ou de la Réunion ? c'est pas si simple.

(Laurence Brunier)

Non absolument, c'est important. Mais c'est pas une condition qui va garantir la suite et au contraire peut-être qu'il vaut mieux avoir un accueil de moins bonne qualité et une animation derrière qui soit très professionnelle très attentive à la participation du groupe, ça ça me paraît beaucoup plus important dans le cadre d'une formation. 

(Julie MULOT)

Vous nous parliez tout à l'heure de la pratique du fameux tour de table qui dure. Est-ce que vous auriez des exemples de comment faire différemment ?

(Laurence Brunier)

Il y en a beaucoup. Je faisais démarrage ma carrière tour de table comme on me l'avait appris, et que quand j'ai commencé à me former en pédagogie active, je me suis rendu compte que c'était vraiment pas la méthode la plus engageante.

Parmi toutes les techniques que j'ai pu expérimenter, il y en a une toute simple qui vaut pour le présentiel comme pour le distanciel: c'est de demander avant la formation, à ce que les stagiaires choisissent un objet qui pourrait dire quelque chose d'eux. 

Pour créer quelque chose d'un peu différent et donc on démarre la formation après bien sûr avoir pris le temps de se présenter et finalement à travers l'objet qui est choisi, on dit aussi beaucoup de soi.

et c'est quelque chose de d'amusant, il y a pas d'enjeux. ça permet de créer des déjà des liens entre "ah ben oui je savais pas que je faisais du vélo" "moi aussi je fais du vélo" et des choses peuvent se passer entre les stagiaires.

(Julie MULOT)

Est-ce que vous êtes d'accord avec l'affirmation que ce type de de d'activité peut aussi ne pas remporter l'adhésion de tous ? et si oui, quelle doit être la posture du formateur ou de l'animateur ?

(Laurence Brunier)

Absolument qu'on peut avoir des gens qui sont très timides ou très en retrait, pour tout un tas de raisons. Qui ne se sentent pas vraiment à l'aise avec des activités plus engageantes et plus différentes.

Alors déjà la première chose c'est d'avoir posé préalablement les règles comme quoi ce sont des propositions et bien évidemment chacun est libre de contribuer ou pas. Et d'autres part je pense qu'il y a une dimension importante qui vaut pour tous les autres temps de la formation, comment moi je me prépare et comment je gère ma propre difficulté à être face à un stagiaire qui n'adhère pas.

et deuxièmement la façon dont on va respecter les réactions des uns et des autres va donner le ton à l'ensemble du groupe sur le fait que on est en capacité de gérer des temps formatifs engageants d'une façon bienveillante.

Je propose par exemple un jeu avec des LEGO pour construire un objet qui dit quelque chose de soi donc c'est une autre façon de se présenter. Et à Annecy je me souviens très bien j'ai eu une dame qui m'a dit "mais moi Laurence, je veux pas" et c'est tout à fait respecté.  Et en fait le fait de lui dire "bah il y a pas de problème tu peux rester un peu à l'écart tu observes, et puis d'autres propositions te permettront de de venir avec le groupe" ça laisse ça respecte beaucoup la position, surtout ne pas obliger les stagiaires à faire coûte que coûte mais c'est aussi à soi d'être prêt à accueillir des réactions peut-être auxquelles on s'attend pas de nos stagiaires.

C'est un travail personnel je pense beaucoup.

(Julie MULOT) Alors est-ce que si on rate un démarrage de réunion ou de formation, est-ce que c'est fichu pour la suite ?

(Laurence Brunier) Bien évidemment que non, et il vaut mieux à mon avis, avoir un démarrage assez moyen et bien se rattraper pour la suite. Parce que quand même le cœur de notre métier est d'engager et de monter en compétences les stagiaires plutôt que d'avoir un démarrage extraordinaire et puis qu'en fait le déroulé engage peu les stagiaires derrière.

(Julie MULOT) pour dédramatiser un peu peut-être ce moment de démarrage..

(Laurence Brunier) c'est vrai que notamment quand on est jeune formateur, on a une pression.. on se met une grosse pression sur le temps d'accueil. Ce qui est très bien mais en même temps ce n'est que le premier moment et il y a plein d'autres moments où on va pouvoir prouvé finalement qu'on est à la bonne place. Et que on permet aux stagiaires de d'atteindre les objectifs qui font qu'ils sont là.

(Julie MULOT) que pourriez-vous nous dire pour dédramatiser un petit peu ce temps d'accueil ?

(Laurence Brunier) alors c'est vrai que quand on est formateur notamment jeune formateur, on se met beaucoup de pression sur le temps d'accueil parce qu'on a l'impression que si on rate ces 5 premières minutes, on va vraiment rater toute la formation. Ce qui est absolument faux.

Comme Florence Foresti elle est sur scène et elle doit tenir la scène pendant 1 heure ou 1 heure et demi et pendant tout le temps de son spectacle, et les stagiaires sont comme les spectateurs. Ils sont en attente et on a quand même nous en tant que formateur, une chance c'est que une fois que le temps d'accueil est passé, il y a tous les temps où on va partager notre savoir-faire et notre expertise pour accompagner les stagiaires.

Et ça c'est bien sur ces points-là que les stagiaires seront contents ou pas contents in fine de la formation.

Donc pas d'inquiétude, si on n'est pas trop à l'aise sur le temps d'accueil, il y aura d'autres moments où vous pourrez avoir des très très beaux temps avec vos stagiaires.

(Julie MULOT) auriez-vous des conseils à partager sur comment et où trouver des ressources d'animation ?

(Laurence Brunier) oui alors il y a beaucoup de ressources, il y a beaucoup de formations qui sont très intéressantes. Parmi les ressources il y a un petit jeu qui coûte pas très cher, un petit jeu de cartes qui s'appelle Booster et qui donne des idées de techniques d'animation. Soit pour l'accueil soit pour des moments où on sent que notre groupe est en train de de fléchir un peu sur l'attention.

Voilà parmi les ressources qu'on pourrait citer en quelques instants.

(Julie MULOT) avant de se diriger vers la fin de notre podcast Laurence, en trois mots que conseillez-vous à nos auditeurs pour aborder la préparation des premières minutes d'une réunion ou d'une formation ?

(Laurence Brunier) alors les trois mots, d'abord : se préparer. C'est comme quand on accueille des amis chez soi, on se prépare, on prépare l'espace, pour qu'ils se sentent bien dans le temps qu'on va passer avec eux.

Deuxième mot s'engager. Parce que on demande beaucoup à nos stagiaires, et parfois les formateurs sont assez en retrait et notre engagement personnel et la façon dont on montre, on prend part à la formation va être une des conditions je pense du bon déroulement de la formation.

Et puis le dernier mot, on n'y pense pas assez c'est s'amuser. S'amuser pourquoi ? parce que si on est bien nous en tant que formateur dans ce rôle si on a envie de partager et bien on donnera envie à nos stagiaires d'apprendre en s'amusant.

(Julie MULOT) on arrive à la fin de cet échange. merci Laurence pour ce partage qui nous aura donné des pistes concrètes pour approfondir ce sujet et soigner les précieux démarrages.

Vous accéderez aux infos pratiques liées à notre discussion du jour dans la description de cet épisode. Et en attendant de vous retrouver autour d'un prochain sujet, nous vous invitons à nous suivre sur LinkedIn et sur notre site internet viacompétence.fr qui regorge d'infos et de pépites pour les professionnels de l'orientation, de la formation et de l'emploi.

En résumé

Dans cet épisode nous discutons des trucs et astuces qui permettent d’installer confiance et motivation dans une session collective de travail. Laurence Brunier, directrice et formatrice chez Axalys conseils, partage avec nous son expérience de gestion de groupe. Un épisode qui donne des idées, dédramatise et interroge le rôle d’animation en formation ou en réunion. 

Références - pour aller plus loin :

Boosters, 56 energizers présentiels & distanciels pour dynamiser vos groupes et réunions, un jeu d’Anna & Marie Edery, édité chez Soul Games

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Crédits Illustrations sonores

Extrait du spectacle de Florence Foresti « Le travail » Le Travail - foresti - Vidéo Dailymotion
Musique Dude – Patrick Patrikios ℗ YouTube Audio Library